Le fonds d'Etat libyen a indiqué cette semaine qu'il enverrait la semaine prochaine une équipe en France pour étudier la possibilité d'investir dans la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, mettant ainsi fin à la confusion qui régnait sur ses intentions. Une équipe se rendra la semaine prochaine (en France) pour étudier les données industrielles de la raffinerie et rédiger un rapport sur la base duquel nous allons prendre une décision, a déclaré Mohsen Derigia, le président de la Libyan investment authority (LIA). Mohsen Derigia, a assuré que le communiqué de la LIA qui démentait lundi l'intention du fonds d'investir dans Petroplus avait été déformé. Selon lui, la LIA voulait démentir, en réalité, des informations selon lesquelles le fonds avait déjà pris la décision d'acheter la raffinerie. Le président de la LIA a ajouté que le fonds avait déjà commencé à collecter des informations sur cette raffinerie de 470 salariés qui est en liquidation depuis le 16 octobre. Si nous trouvons qu'il s'agit d'une bonne opportunité d'investissement, nous achèterons, a-t-il assuré. Selon le ministère du Redressement productif et l'intersyndicale de la raffinerie, la LIA a signé mardi une lettre de confidentialité avec les administrateurs judiciaires du site. Cela veut simplement dire que les Libyens ont accès, comme une quarantaine d'autres sociétés avant eux, aux données industrielles et économiques de l'entreprise, a précisé Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale. Ce syndicaliste a ajouté ne pas croire en cette solution. Ils ne sont pas vraiment intéressés et cela va retarder de deux ou trois mois l'issue du dossier alors que nous ne pouvons plus attendre, a-t-il assuré. Au cours d'une réunion à Matignon avec les parties prenantes et des représentants de plusieurs ministères, l'intersyndicale a plaidé mardi soir pour une cession à un repreneur dès le début décembre. Si une telle solution n'était pas possible, elle demandera au gouvernement d'obliger Shell, l'ancien propriétaire, à reprendre la raffinerie ou de la nationaliser. La LIA, sollicitée par le gouvernement français, a déposé début novembre auprès du tribunal de commerce de Rouen une lettre d'intention non-engageante mais marquant son intérêt pour la raffinerie. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est même rendu en Libye pour tenter de convaincre la LIA de constituer avec son homologue français, le Fonds stratégique d'investissement (FSI), une société publique pour reprendre la raffinerie. La raffinerie normande a déposé son bilan le 24 janvier à la suite de la faillite de sa maison mère suisse. Le 13 novembre, le tribunal de commerce a repoussé au 5 février la date limite de dépôt des offres de reprise, qui était fixée initialement au 5 novembre. A cette date, une seule offre avait été déposée: celle du groupe NetOil, basé à Dubaï, mais elle avait été jugée incomplète. Six autres candidats potentiels s'étaient simplement déclarés intéressés: la LIA, Alafandi Petroleum Groupe (APG), basé à Hong Kong, l'Irakien Jabs Gulf Energy Ltd, l'Iranien Tadbir Energy Development Group, ainsi que les Suisses Activapro AG et Terrae International.