L'association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) et la confédération asturienne de la construction d'Espagne, ont procédé, hier, à Alger, à la signature d'un protocole de partenariat pour la création de sociétés mixtes dans le secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique. Le document paraphé constitue un cadre global devant définir les modalités de coopération qui "sera axée sur la réalisation de projets et la formation de main-d'oeuvre qualifiée en Algérie", a souligné le président de l'AGEA, M. Mouloud Khelouf. "La création d'entreprises mixtes va accélérer la mise en oeuvre de plusieurs projets. Nous souhaitons porter la moyenne de réalisation à 125.000 logements par an", a ajouté M. Khelouf. "Comme la plupart des PME algériennes disposent de moyens humains et matériels limités, le partenariat peut se faire sous la forme de deux entreprises algériennes et une entreprise espagnole afin de détenir les 51% des actions comme le stipule la loi en vigueur", a précisé le même responsable. De son côté, le président de la confédération asturienne de la construction, M. Cerafino Abilio Fernandez Hernandez, a laissé entendre que les 500 entreprises affiliées à son organisation étaient prêtes à investir dans le marché algérien, porteur et prometteur. "Le programme ambitieux lancé par l'Algérie dans les secteurs du bâtiment, travaux publics et hydraulique nous a incités à venir investir dans ce pays voisin. Notre expérience de plus de 35 ans dans le domaine servira aussi à la création d'une école de formation dans les différents métiers liés à ces créneaux", a-t-il fait savoir, tout en qualifiant la règle des ''51/49%'' régissant les investissements étrangers en Algérie de frein. M. Hernandez a toutefois estimé que le volume important des investissements permet aux entreprises espagnoles de tirer profit, notamment, en cette période de stagnation et de crise financière. Ainsi, une douzaine d'entreprises espagnoles négocient actuellement avec les entreprises algériennes affiliées à l' AGEA pour parvenir à des accords de création de sociétés mixtes. "Les négociations seront rudes. Le marché algérien représente une bouée de sauvetage pour les entreprises espagnoles, mais nous allons aussi étudier toutes les questions relatives à la réalisation des projets. Car il ne faut pas exagérer sur les prix, d'autant que les logements sont destinés à la classe moyenne en Algérie", a, par ailleurs, indiqué le président de l' AGEA. Pour rappel, un accord-cadre portant sur la création de sociétés mixtes algéro-espagnoles pour mettre en oeuvre une partie du programme national de logements a été signé le 5 novembre dernier par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Abdelmadjid Tebboune, et le secrétaire d'Etat espagnol à l'équipement, au Transport et à l'Habitat, M. Raphael Katalo Polo. Quand le bâtiment va… Les délégations économiques étrangères défilent à Alger depuis quelque temps ce qui dénote d'un regain d'intérêt vis-à-vis du marché algérien, dont l'attractivité a été confortée par l'importance des chantiers mis en œuvre dans le cadre du plan de développement 2010-2014, notamment dans le secteur du bâtiment. Une dizaine d'entreprises algériennes de construction a ainsi entamé dimanche dernier, à Alger des discussions avec des opérateurs espagnols du BTP pour la création de sociétés mixtes devant réaliser quelque 50.000 logements en Algérie d'ici à 2014. L'Agence nationale de régulation du foncier (ANIREF), a engagé des négociations avec un partenaire espagnol pour la création d'une société de projets chargée de piloter l'aménagement des nouvelles zones industrielles, selon sa directrice Hassiba Mokraoui. Un montant de 30 milliards de DA a été mobilisé, au titre des exercices 2011 et 2012, pour l'aménagement et le développement des zones d'activités et 88 milliards de DA ont été également dégagés pour la création de 42 zones industrielles. Outre les Espagnols, une délégation d'hommes d'affaires américains, représentant une douzaine d'entreprises dans le domaine de l'habitat, réunies en trois consortiums, est également présente à Alger pour discuter de la réalisation d'une partie du programme de logements publics en partenariat avec des opérateurs algériens. Les dirigeants des entreprises américaines mettent l'accent, à l'occasion, sur la valeur ajoutée de ce partenariat qui réside, selon eux, dans leur maîtrise de la gestion des projets, notamment en matière de respect de délais, de coût et de types exigés de matériaux de construction. "Nous sommes très enthousiastes de travailler en Algérie et aider ce pays à réaliser ses projets ambitieux", a notamment affirmé dimanche le représentant du consortium Ticon, Kurt B. Anderson devant les responsables algériens. Les Portugais ne sont pas en reste, un protocole d'accord algéro-portugais portant sur la création de joint-ventures pour la réalisation de plusieurs projets de logements publics et d'équipements d'accompagnement ayant été signé en octobre dernier à Alger. Ce protocole, signé en marge de la visite à Alger du Secrétaire d'Etat portugais en charge de l'économie et du développement régional, Antonio Almeida Henriques, permettra l'installation en Algérie des plus "importantes" sociétés portugaises dans le domaine de la construction de logements, et de transférer leur savoir-faire, à travers des entreprises mixtes. Ainsi, la partie algérienne, représentée par la SGP "INDJAB", s'associera à 51% au capital de ces joint-ventures, avec des entreprises leaders en Portugal et réputées par leur bonne prestation en matière de qualité de construction et de délais de réalisation. Ces joint-ventures prendront en charge une part "assez importante" des projets de logements publics dans le cadre du programme gouvernemental arrêté. Un quota de 50.000 logements au minimum est déjà réservé pour ces nouvelles entreprises. Il s'agit particulièrement de la réalisation de parties des nouvelles villes, notamment celle de Sidi-Abdellah à Alger. "C'est un engagement commun des deux parties qui porte sur la réalisation du maximum de projets de logements sous forme de petites villes de 3.000 à 5.000 logements avec tous les équipements d'accompagnement, notamment les établissements scolaires, de santé et de sécurité", avait déclaré à l'occasion le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune. Sont également présents en Algérie dans le secteur du bâtiment les entreprises, chinoises, turques et égyptiennes. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a récemment insisté sur la nécessité de recourir aux entreprises étrangères pour la réalisation des logements, l'Algérie accusant un déficit de quelque 120.000 unités/an. "Notre programme vise à produire 200.000 unités par an, alors que nos capacités ne dépassent pas les 80.000 unités, ce qui nous met devant la nécessité de recourir aux étrangers à travers un partenariat qui permet également le transfert du savoir-faire et la formation de nos jeunes", a-t-il soutenu. A cet égard, il a appelé les entreprises privées à s'associer davantage avec les groupes de construction étrangers intéressés par le marché algérien. "Notre programme actuel vise à rattraper le retard cumulé durant les années précédentes. M. Tebboune avertit que les efforts resteront intenses puisqu'il est prévu la livraison en 2014 de 1,2 million de logements avec une cadence de réalisation de près de 270.000 à partir de 2012.