Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille a indiqué, hier, que le versement de la pension mensuelle attribuée aux personnes handicapées n'enregistrera plus de retard, à partir du mois de janvier prochain. Le directeur de la prévention et de l'insertion des personnes handicapées au ministère, Ali Nabaoui, a indiqué que le ministère de la Solidarité va recevoir, à partir du mois de janvier, le 1/12ème de la valeur globale de la subvention d'Etat destinée aux handicapés, affirmant qu'en conséquence le versement des pensions mensuelles n'enregistrera plus de retard, en attendant la réception de la totalité de la subvention. Cette procédure permettra de payer la pension des personnes handicapées "à découvert", a expliqué M. Nabaoui, qui a ajouté que ce retard est enregistré uniquement au début de chaque année. Plusieurs associations de personnes handicapées ont déploré le retard enregistré dans le versement de la pension destinée à cette frange de la société. Il s'agit d'une allocation financière d'un montant de 4 000 DA/mois qui est allouée aux personnes handicapées invalides à 100%, âgées de 18 ans et plus et ne disposant d'aucun revenu. Cette allocation s'inscrit dans le cadre des prestations d'aide sociale servies en espèces qui visent à assurer un revenu à cette catégorie sans ressource. Le nombre de bénéficiaires de cette allocation financière est passé de 212 711, au titre de l'année 2011, à 215 369 bénéficiaires au 1er semestre 2012, selon le ministère. Ces personnes handicapées bénéficient également des prestations en nature qui leur ouvrent droit d'accès aux services sociaux de base, dont la prise en charge des cotisations de sécurité sociale pour l'accès aux soins et la prise en charge partielle ou totale des frais de transports urbains notamment routiers. Par ailleurs, une allocation forfaitaire de solidarité d'un montant de 3 000 DA/ mois est allouée aux personnes handicapées, dont le taux d'invalidité est inférieur à 100 % majorée de 120 DA/mois par personnes à charge dans la limite de trois personnes. Bendjaballah expose la politique de soutien du gouvernement La ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Mme Souad Bendjaballah, a souligné, dimanche dernier, à Alger l'importance "capitale" de l'accessibilité des personnes handicapées dans les différents domaines de la vie quotidienne. Bendjaballah a indiqué, à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, que l'accessibilité des personnes handicapées dans les différents domaines de la vie quotidienne est un enjeu capital pour la solidarité nationale". Elle a appelé, à cet effet, l'ensemble des acteurs concernés, des institutions et du mouvement associatif, à conjuguer les efforts pour favoriser l'accessibilité en faveur de cette population. La loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées, a-t-elle relevé, définit clairement le cadre permettant la mise en place des politiques de prise en charge de cette frange de la société. Bendjaballah a souligné, dans le même contexte, que cette loi constitue "une avancée importante", du fait, a-t-elle expliqué, qu'elle permet de cadrer les politiques de prise en charge de l'handicap initiée par les pouvoirs publics, à travers tous ses segments. Les questions liées à l'accessibilité des personnes handicapées, déterminées par cette loi, constituent des volets essentiels pour favoriser leur insertion dans la société et leur protection contre toutes formes d'exclusion, conformément à la Constitution et à la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par l'Algérie, a encore expliqué Mme Djaballah. Une commission nationale sur l'accessibilité, a-t-elle affirmé, a été installée pour enrichir les différents volets liés à la situation de l'handicapé, précisant que cette commission sera sanctionnée par une série de recommandations, qui seront formalisées, à partir de janvier 2013. Il s'agit notamment, a précisé la ministre, de l'accessibilité au transport, à la communication et aux édifices et espaces publics (établissements scolaires, universitaires, hôpitaux, salles de cinéma et marchés qui doivent être dotés de moyens d'accessibilité au profit des handicapés). La ministre a souligné que le lancement de ces actions d'accessibilité "doit être fait au niveau des communes et nécessite l'engagement ainsi que la collaboration des autorités locales, en plus de l'implication du mouvement associatif". Cette mesure, a-t-elle précisé, concernera, dans une première étape, les anciens espaces publics par des opérations de facilitation en les renforçant de moyens d'accessibilité, ajoutant que certains espaces publics avaient été déjà dotés de possibilités d'accessibilité pour les handicapés qui demeurent néanmoins "insuffisantes". Par ailleurs, la ministre a évoqué les différents volets liés à la politique de prise en charge sociale de cette frange de la société, par la délivrance de la carte des personnes handicapées, leur permettant ainsi de bénéficier, notamment, de la pension mensuelle, de la couverture sociale et de la gratuité ou la réduction sur les tarifs de transport. Concernant les mesures initiées par les pouvoirs publics portant sur l'insertion professionnelle des personnes handicapées, la ministre a rappelé les dispositions de l'article 27 de la loi 2002, qui imposent à tout employeur l'obligation de consacrer 1% des postes de travail aux personnes handicapées. Dans le cas contraire, il sera tenu de s'acquitter d'une contribution financière, a-t-elle encore expliqué, à ce sujet. Dans ce cadre, Mme Bendjaballah a indiqué qu'un projet de texte d'application de cet article est en phase de discussion avec les différents départements ministériels, affirmant que des mesures de concertation et de sensibilisation sur la nécessité de l'implication de l'ensemble des acteurs économiques dans ce volet ont été prises. La ministre a abordé, en outre, l'intérêt des pouvoirs publics exprimé en faveur des enfants handicapés, notamment, par la mise en œuvre d'une politique destinée à cette catégorie. Dans ce sens, Bendjaballah a estimé que "des progrès considérables" ont été réalisés depuis plusieurs années dans le domaine de la scolarisation des enfants handicapés, notamment, depuis la mise en œuvre des textes d'application de la loi 2002. "L'amélioration des conditions matérielles et des aides techniques destinées aux élèves handicapés, a permis à un nombre croissant d'élèves d'accomplir leur parcours scolaire avec de meilleures chances de réussite", a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que des établissements spécialisés d'accueil et de prise en charge des enfants en situation de handicap au nombre de 186, accueillent 17 031 enfants au titre de l'année scolaire 2012-2013, et assurent une éducation et un enseignement spécialisés à l'aide de moyens appropriés à chaque type d'handicap.