La production industrielle au Japon a grimpé de 1,6% en octobre sur un mois, dopée par la fabrication de semi-conducteurs et d'écrans à cristaux liquides de petite et moyenne taille, selon des données révisées publiées, avant-hier, par le ministère de l'Industrie. Des statistiques préliminaires faisaient état d'une hausse un peu plus vigoureuse, de 1,8%. En octobre, les secteurs de l'électronique, des métaux transformés et des équipements pour les transports ont tiré l'activité industrielle de l'archipel, a précisé le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti). Sur un an, la production industrielle a toutefois reculé de 4,5%. Pendant l'été, les constructeurs d'automobile ont en effet réduit le rythme dans leurs usines de pièces détachées et d'assemblage, en raison de la fin prévue d'un programme nippon de subvention publique à l'achat de véhicules non polluants. L'activité manufacturière japonaise a aussi souffert ces temps-ci du ralentissement de l'économie internationale dû à la crise européenne. En octobre, les livraisons se sont par ailleurs très légèrement effritées de 0,1% sur un mois (alors qu'elles avaient été évaluées parfaitement stables dans les données préliminaires), tout comme les stocks (+0,3% dans les premières données), a ajouté le ministère. D'après une étude publiée avec les statistiques préliminaires, les professionnels du secteur prévoyaient en novembre une quasi-stagnation de la production (-0,1%). Facteur encourageant néanmoins, ils s'attendaient à une forte augmentation de 7,5% en décembre, d'après une enquête du Meti auprès d'eux. Les producteurs d'équipements pour les transports, de produits et composants électroniques et de machines sont notamment beaucoup plus optimistes pour la fin d'année. La confiance des grandes firmes manufacturières perd 9 pts à -12 pts L'indice Tankan de confiance des grandes entreprises manufacturières au Japon a chuté de 9 points en décembre par rapport à septembre et s'élève désormais à -12 points, à cause d'une conjoncture mondiale peu propice aux exportations, a annoncé la Banque du Japon (BoJ). Cet indicateur mesure la différence entre le pourcentage de sociétés qui jugent la situation favorable et celles qui l'estiment défavorable. Le résultat de décembre signifie qu'une assez nette majorité des grandes firmes manufacturières juge désormais la situation de manière défavorable. La production industrielle de la troisième puissance économique mondiale a baissé ces derniers mois, handicapée par un affaiblissement de la demande mondiale, mais l'étude publiée a surpris le marché qui ne s'attendait pas à un résultat aussi mauvais. Parmi les raisons de cette dégradation, la crise européenne d'endettement limite fortement la demande en produits électroniques nippons du Vieux continent, tandis qu'un certain ralentissement de la croissance chinoise pèse sur les commandes de machines japonaises. En Chine, les produits nippons ont de surcroît été boudés ces derniers mois, en répercussion de l'aggravation d'un conflit territorial sino-japonais. Au final, l'état d'esprit des groupes sidérurgiques est resté particulièrement bas, et celui des fabricants de machines diverses a chuté. L'état d'esprit des constructeurs d'automobiles est celui qui a plongé le plus nettement sur trois mois. Le secteur a perdu un précieux soutien en septembre lorsqu'a pris fin un programme japonais de subventions gouvernementales à l'achat de voitures peu gourmandes en énergie. L'étude publiée par la BoJ précise que le moral des grands manufacturiers risque d'à peine s'améliorer (+2 points) lors de la prochaine enquête qui sera réalisée en mars, à -10 points. En décembre, le moral des grandes firmes non-manufacturières s'est aussi dégradé, bien que moins nettement, de 4 points, mais est resté globalement positif à +4 points. Le secteur des communications reste très optimiste grâce au développement continu des liaisons internet pour appareils informatiques et smartphones. Secteurs manufacturier et non-manufacturier confondus, l'indice Tankan des grandes entreprises a baissé de 5 points à -3 points. La confiance des sociétés de taille moyenne a aussi diminué, de 3 points à -5 points, tout comme celle des petites firmes, de 3 points, à -14 points. L'enquête Tankan constitue une référence importante permettant à la BoJ de jauger l'état de l'économie et de décider sa politique monétaire, et l'institut d'émission réunit son instance dirigeante les 19 et 20 décembre. La banque centrale devrait être sous pression d'agir en raison de la victoire attendue dimanche, lors des élections législatives, du principal mouvement de l'opposition conservatrice, le Parti Libéral-Démocrate, dont le chef a promis d'obtenir davantage d'assouplissements monétaires de la BoJ. L'enquête Tankan publiée vendredi a été effectuée du 13 novembre au 13 décembre auprès de 10.654 entreprises de toutes tailles et secteurs. La chute de la confiance des firmes nippones met la pression sur la BoJ La confiance des grandes entreprises manufacturières nippones a chuté en décembre, à cause d'une conjoncture mondiale peu propice aux exportations, ce qui renforce la pression sur la Banque du Japon (BoJ) à quelques jours d'une réunion de politique monétaire. Les industries de la troisième puissance économique mondiale sont confrontées depuis des mois à la dégradation de la conjoncture mondiale qui pèse sur la demande d'articles japonais. La crise européenne d'endettement limite en particulier les achats de produits électroniques nippons, tandis qu'un relatif ralentissement de la croissance chinoise rejaillit sur les commandes de machines japonaises. En Chine, les produits nippons ont de surcroît été boudés ces derniers mois, à cause de l'aggravation d'un conflit territorial sino-japonais. Au final, l'état d'esprit des groupes sidérurgiques est resté particulièrement bas, et celui des fabricants d'équipements industriels a chuté. Le moral des constructeurs d'automobiles a aussi plongé: le secteur a perdu un précieux soutien en septembre lorsqu'a pris fin un programme japonais de subventions gouvernementales à l'achat de voitures peu gourmandes en énergie. La confiance des grands groupes non-manufacturiers reste quant à elle positive (+4), grâce à la forte activité des sociétés œuvrant dans les secteurs des télécommunications, de l'internet et de l'immobilier. Toutefois, "l'étude montre que la reprise espérée par la BoJ pourrait être retardée", a estimé Yoshiro Sato, de la banque Crédit Agricole. L'économie japonaise plongée dans la déflation depuis plus de trois ans vient de rechuter en récession. "La banque centrale américaine (Fed) a décidé d'assouplir sa politique monétaire et la BoJ va se sentir obligée de suivre le mouvement pour éviter d'encourager une appréciation du yen. Au vu du résultat du Tankan, la BoJ devrait agir de nouveau", dès sa prochaine réunion de politique monétaire les 19 et 20 décembre, prédit M. Sato. Ces derniers mois, l'institut d'émission a assoupli plusieurs fois sa politique monétaire, portant à 91 000 milliards de yens (825 milliards d'euros) l'enveloppe totale consacrée à son programme d'achat d'actifs financiers et d'injection dans le circuit interbancaire. La BoJ a aussi lancé un mécanisme pour fournir des liquidités "illimitées" aux banques de dépôt, au taux d'intérêt de 0,1%, afin de les encourager à prêter aux entreprises et aux ménages. La banque centrale, qui maintient en outre son taux directeur au jour le jour dans la fourchette de 0,0% à 0,1%, fait toutefois l'objet de fortes exigences politiques pour faire davantage afin de dynamiser la reprise.