Les pays de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) sont sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup à faire en matière de réformes. C'est ce qui ressort du rapport annuel de la Banque mondiale Doing Business 2007. Consacrée cette année au marché du travail et l'emploi, un secteur crucial dans la région, compte tenu de la forte croissance de la population active et de la proportion élevée de jeunes, cette publication relève d'emblée que le taux de croissance du PIB a atteint 6,3 % pour la région en 2006, alors qu'il n'avait été que de 3,6 % par an en moyenne pendant les années 90. C'est la quatrième année consécutive de croissance robuste, tirée par des prix pétroliers élevés, la reprise économique en Europe et des réformes qui vont généralement dans le bon sens. Cette dynamique a créé de nouveaux emplois, surtout dans le secteur privé, l'emploi dans le secteur public marquant le pas. Dans ce contexte, Mme Daniela Gressani, vice-présidente de la Banque mondiale pour la région MENA estime que "les pays de la région MENA doivent lever les barrières restantes, qui pèsent sur le cadre d'activité du secteur privé, pour maintenir la croissance, accroître les investissements privés et créer davantage d'emplois. Les analystes de la Banque mondiale estiment en effet, que les indicateurs montrent que l'emploi s'est développé au rythme de 4,5 % par an pendant la période 2000-2005, le taux le plus élevé de création d'emplois de toutes les régions composées de pays en développement. Le rapport signale toutefois que la productivité continue à poser un problème et que les femmes ne trouvent pas un emploi aussi facilement que les hommes. Pour sa part Carlos Silva-Jáuregui, économiste principal et principal auteur du rapport indique que "trop d'emplois sont encore créés dans des secteurs où la productivité est faible ou en baisse ". Mustapha K. Nabli, chef économiste de la région MENA ajoutera de son côté qu'"il y a des raisons de penser que les réformes progressent dans les secteurs du commerce, du climat des affaires et de la gouvernance dans la région MENA. Le cadre général d'activité économique reste toutefois une entrave à la bonne marche des affaires. Il faut d'urgence entreprendre de difficiles réformes structurelles pour trouver une bonne adéquation entre la croissance et la productivité du travail et les créations d'emplois ". La forte croissance économique s'est accompagnée de nombreuses créations d'emplois et d'une baisse du chômage ces dernières années. Mais, pour être durables, ces résultats doivent être appuyés par des réformes structurelles plus profondes dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Il serait également utile de signaler que la Banque mondiale, a indiqué dans un récent rapport que les pays de l'Afrique du Nord pourraient éviter une crise majeure du chômage dans les années à venir en développant les échanges et les investissements privés, créant ainsi des millions de nouveaux emplois. Le rapport invite les pays concernés à engager des réformes afin de promouvoir le commerce et l'investissement, ce qui permettrait à la région d'obtenir une croissance bien plus rapide et de créer les emplois dont elle a grand besoin. Du Maroc à l'Iran, le problème de développement le plus important dans la décennie à venir sera de créer suffisamment d'emplois pour faire face à l'augmentation rapide de la population active. Pendant la période 2000-2010, le nombre des nouveaux entrants sur le marché du travail atteindra une moyenne de 4 millions par an - soit un effectif deux fois plus important que lors des deux dernières décennies. Le taux de chômage de la région, dont la moyenne s'établit à 15 % à l'heure actuelle, a doublé au cours des deux dernières décennies et se situe aujourd'hui parmi les plus élevés du monde.