Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué jeudi la tenue d'un sommet entre les présidents du Soudan, Omar Al-Bachir, et du Soudan du Sud, Salva Kiir, à Addis-Abeba. ''Le Secrétaire général encourage les deux présidents à traiter de façon décisive toutes les questions en suspens dans les domaines de la sécurité, de la délimitation de la frontière et du statut final de la zone d'Abyei'', a indiqué le porte-parole de M. Ban dans une déclaration. M. Ban a exhorté également les deux chefs d'Etat à activer, d'urgence, le mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière ainsi que l'ensemble des autres mesures prévus par l'accord signé le 27 septembre 2012. ''L'ONU est prête à soutenir les parties prenantes dans la mise en œuvre de ces accords et à prêter assistance dans le cadre de la résolution de tous les différends en suspens'', a ajouté le porte-parole. La rencontre est organisée sous les auspices du Premier ministre de l'Ethiopie, Hailemariam Desalegn, et avec le soutien de l'ex président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, qui préside également le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine. Il est à rappeler que MM. Kiir et El Bachir s'étaient mis d'accord en septembre sur un retrait des soldats présents dans la région frontalière contestée, condition préalable à une reprise des exportations du pétrole sud-soudanais acheminé via le Soudan jusqu'aux terminaux portuaires. Le Soudan du Sud a accédé à l'indépendance suivant les dispositions d'un traité de paix datant de 2005 mais le tracé des frontières entre les deux Etats n'a toujours pas été scellé par un accord. Le principal enjeu de cette dispute concerne la région fertile d'Abyei revendiquée par chaque camp. Depuis la scission des deux pays en juillet 2011, Khartoum est privée de 75 % de ses ressources pétrolières situées au Sud, tandis que Juba est contraint d'utiliser les infrastructures du Nord pour acheminer son brut jusqu'aux terminaux portuaires de la mer Rouge. En absence d'accord sur les prix de transit du brut, le Soudan avait ponctionné du brut pour se rémunérer. En réaction, le Sud-soudan avait brutalement arrêté sa production pétrolière.