Les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais, Salva Kiir, se sont rencontrés, hier, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, pour tenter de mettre en œuvre des accords au point mort depuis leur signature en septembre dernier. Selon le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Barnaba Marial Benjamin, son pays veille « à l'entière mise en œuvre des accords déjà signés ». L'agence de presse officielle soudanaise (Suna) a, pour sa part, informé que le président Béchir et son homologue du Soudan du Sud devraient discuter « des problèmes en cours et accélérer la mise en application des accords de coopération signés par les deux présidents en septembre ». Suna n'a toutefois pas commenté les accusations de Juba. Selon celle-ci, l'aviation soudanaise a bombardé, mercredi, la région frontalière de Raja, dans l'Etat sud-soudanais du Bahr el-Ghazal occidental et que des combats y ont opposé les infanteries des deux pays séparés en juillet 2011. Les tensions y avaient dégénéré en combats frontaliers au printemps 2012, ce qui laisse craindre une reprise du conflit. Depuis, la communauté internationale fait pression pour que les deux gouvernements trouvent un accord global. Le SG de l'ONU, Ban Ki-moon a demandé, avant-hier, aux Présidents des deux pays de régler les problèmes en suspens, notamment « la sécurité, la délimitation de la frontière et le statut final » de la région contestée d'Abyei. Dans son communiqué, l'ONU s'est également déclarée « prête à aider les parties à appliquer leurs accords et à résoudre toutes les divergences qui subsistent ». La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a, quant à elle, émis l'espoir que ce sommet permette « aux deux Présidents de s'accorder sur les voies et moyens les meilleurs pour surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des accords historiques » signés en septembre. Dans une déclaration conjointe, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et ses homologues norvégien, Espen Barth Eide, et britannique, William Hague, se sont félicités « de la poursuite du rôle précieux » du Groupe d'experts de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine (AUHIP), dirigé par l'ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, ainsi que des efforts du Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. Mme Clinton a aussi souhaité que les deux dirigeants soudanais puissent « aborder concrètement les questions en suspens ».