Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé, avant-hier, au gouvernement centrafricain et aux rebelles de négocier de bonne foi et sans conditions préalables lors des pourparlers prévus, ce mardi, à Libreville. Dans une déclaration adoptée vendredi et dont le texte avait été proposé par la France, les 15 pays membres invitent toutes les parties à rechercher une solution pacifique en s'impliquant de manière constructive, sans conditions préalable et de bonne foi dans les négociations qui doivent se tenir à Libreville à partir du 8 janvier. Le Conseil souhaite que le gouvernement, les groupes armés, l'opposition politique et les autres parties concernées profitent de cette occasion pour négocier une solution politique globale aux problèmes qui effectent de longue date le pays tout en respectant l'accord de paix de Libreville de 2008. Les 15 pays réitèrent aussi leur demande aux rebelles du Séléka de cesser les hostilités, se retirer des villes prises et cesser toute tentative de progresser vers Bangui. Ils expriment leur inquiétude face aux informations faisant état d'attaques ciblées contre des minorités ethniques, d'arrestations, de détentions et de pillages ainsi que du recrutement et de l'utilisation d'enfants-soldats. Le Conseil réaffirme avec fermeté que toutes les parties doivent s'abstenir de tout acte de violence contre les civils et respecter les droits de l'homme. Des pourparlers doivent se tenir mardi à Libreville sous l'égide de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), qui a annoncé l'arrivée dimanche au Gabon d'une délégation de la rébellion malgré les réticences de certains rebelles. Interrogé sur l'incertitude qui continue d'entourer la réunion de Libreville, l'ambassadeur pakistanais Masood Khan, qui préside le Conseil en janvier, a affirmé que tous les parties sont vivement encouragées à prendre part à cette réunion et que des préparatifs sont en cours pour sa tenue. Nous espérons que ces pourparlers auront lieu, a-t-il ajouté, soulignant qu'ils sont importants pour réduire la tension. Ces pourparlers avaient été proposés la semaine dernière par le président centrafricain François Bozizé, alors que les rebelles du Séléka se trouvaient, après une offensive éclair, à seulement 160 kilomètres de Bangui. L'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) a averti vendredi qu'un nombre croissant d'enfants sont recrutés par les rebelles mais aussi par les milices pro-gouvernementales en Centrafrique.