La pétanque à « El Bahya » est parmi les sport celui qui reste très prisés à chaque vacance d'été par les Oranais, autant par les ‘'vieux briscards'' que par les jeunes qui apprennent rapidement les ‘'ficelles'' de ce jeu au niveau des quartiers populaires de la ville. De nombreux jeunes et moins jeunes s'adonnent ainsi chaque jour à la pétanque au niveau d'aires de jeux en tuf, à proximité des cités et dans les terrains implantés à travers les communes de la wilaya d'Oran. Le jeu en triplette et en doublette fait fureur en pareille période des grandes chaleurs. Cette période de l'année offre, durant les après-midi, un moment idéal pour les férus du jeu de boules, leur permettant de plonger dans des parties sans fin, histoire de meubler ces moments parfois monotones. Ce sport est devenu, désormais, une discipline sportive en vogue au point que de nombreux club ont été créés et affiliés à la ligue de wilaya de pétanque. Taquiner le “cochonnet” (le but) reste l'objectif à atteindre pour les pratiquants de ce jeu qui exige un sens de l'observation très aiguisé et une concentration qui défient l'effort physique proprement dit. La fraicheur des fins de journée stimule les joueurs qui, chacun à sa manière, vise le but final : gagner la partie. Les parties qui apportent leur lot de distraction et d'attraction se terminent parfois après la prière d'”El-Icha”. Elles restent pour les “adeptes” de la discipline un rendez-vous de démonstration, de précision (tirs) et de savoir-faire. Joueurs et admirateurs forment des cercles sur l'espace réservé et se mettent en communion autour d'un même plaisir partagé, ‘'être le plus près possible du cochonnet'' et marquer le plus de points. Les triplettes, composées d'un pointeur, d'un second et d'un tireur, s'adonnent à d'interminables parties où le “tir à carreau” est considéré comme le geste du virtuose. Un geste spectaculaire par excellence. Remporter une manche à la “fanée” (un score de 13 à 0) fait la joie de la triplette qui devient, ainsi, le sujet des discussions et la cible à abattre » pour les autres joueurs. Certains mordus de cette discipline sportive se déplacent parfois, à la manière des équipes de football de quartier, afin de mesurer leur ‘'virtuosité'' avec des “triplettes” d'autres quartiers de la ville ou de communes avoisinantes. Le but recherché est de tester leur niveau devant des noms très connus au sein de la famille très restreinte de la pétanque oranaise tels cheikh Dali Ahmed, les frères Ouis ou encore Zebboudj. Dans une ambiance ‘'bon enfant'', un remarquable esprit de solidarité réunit joueurs et spectateurs du ‘'dimanche'' de ce jeu qui a ses propres adeptes, ses milieux et ses habitudes à El Bahia. Cette communion toute sportive est parfois concrétisée d'un couscous et de thé, un geste qui confirme l'hospitalité qui caractérise les Algériens. Plusieurs communes de la wilaya d'Oran ont bénéficié dernièrement de la réalisation de terrains de pétanque. Cet apport a boosté l'engouement des jeunes pour cette pratique sportive, devenue un loisir très prisé durant les longues soirées d'été. Et, à Oran, l'animation est partout. Dans certains quartiers, le bruit sec des “tirs à carreau” est devenu, désormais, un son familier. Le marché de “M'dina jdida” est devenu un lieu où se négocient des paires de boules à des prix allant de 3.000 DA à 3.500 DA. Les amateurs, ayant acquis une fine connaissance en la matière, n'achètent pas au “pif”. Ils palpent la boule, la manipulent, s'assurent du plat de sa surface, la soupèsent avant de s'intéresser au nom de la marque qui reste l'un des plus importants critères d'achat. Chez les riverains du littoral oranais, c'est le soir que débutent les parties qui attirent même des touristes étrangers de passage. La plage de “Mers El Hadjadj” est très connue pour son concours d'été organisé chaque mois d'août. Des estivants prennent part à ce challenge ouvert, avec des parties qui se terminent parfois très tard la nuit. Des “triplettes” venues de l'étranger, de Mostaganem, de Mascara, de Relizane, d'Alger, de Constantine et d'Oran s'y donnent la réplique dans une ambiance conviviale. Même les habitants de l'ex-quartier populaire “Es Sanawbar” (ex-Planteurs) qui ont bénéficié dernièrement de logements sociaux à la nouvelle cité “Haï El Yasmine”, dans la daïra de Bir El Djir, ont retrouvé leur passion pour se retremper dans l'ambiance particulière des interminables parties de pétanque. La pétanque rime ainsi avec l'été dans la capitale de l'ouest du pays, comme la pêche ou le beach-volley dans d'autres villes côtières du pays.