Le nouveau président de l'Union des paysans maghrébins, M. Mohamed Alioui a préconisé la création d'un bloc maghrébin uni pour l'importation et l'exportation de céréales ainsi que l'échange des excédents de production dans la région pour réduire "la dépendance" alimentaire. Intervenant jeudi dernier, à Boumerdes, lors de l'ouverture du 2eme congrès de l'Union, M. Alioui a indiqué que les blocs qui ont émergé dans l'environnement de la région ont fait "des pressions" sur les pays à travers la libération de leurs échanges commerciaux et l'affaiblissement" de la position de négociation d'où la nécessité de créer un bloc maghrébin de coopération économique pour faire face à ces défis. La réalisation de cet objectif est tributaire, a-t-il dit, d'une législation "adéquate et préférentielle" entre les pays du Maghreb pour réduire la facture de l'importation et la valorisation du produit local à travers l'échange des excès de production. Il a estimé inconcevable que des pays maghrébins continuent d'importer des produits agricoles en dehors de la région alors que des pays voisins ont un excédent en matière. La création de ce bloc permettra en outre de barrer la route devant "la contrebande" le commerce parallèle qui "gangrène les économies de la région". M. Alioui a par ailleurs estimé que le rapprochement entre les pays de la région qui constitue "un cadre nécessaire voire indispensable" devra créer "une meilleure synergie entre les politiques agricoles de ces pays" en leur permettant de se libérer de la dépendance alimentaire. "Nous n'avons qu'à regarder autour de nous: des pays, bien que n'ayant aucun dénominateur commun, sont parvenus à créer des blocs forts et influents sur la scène internationale", a-t-il encore soutenu. Il a par ailleurs estimé que ce bloc sera créé sur la base de la coopération, de l'égalité, du respect mutuel et de la valorisation des expériences réussies ainsi que le renforcement du commerce entre les pays de la région. De son côté, le secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Saïd Mokadem a souligné que le secteur agricole de la région faisait face à la concurrence étrangère en raison notamment de la libéralisation des échanges et la hausse de la demande au niveau local ainsi que le changement du mode de consommation d'où la nécessité, a-t-il dit, de redoubler d'efforts pour augmenter la production en respectant les normes de qualité. Il a rappelé dans ce contexte que les pays de la région accusaient un déficit structurel en la matière, les terres arables ne dépassant pas 3,7% de la superficie globale.