Pour assurer la sécurité alimentaire des peuples de la région du Maghreb, les partenaires maghrébins se doivent d'unifier leur démarche. C'est ce qu'a souligné, jeudi dernier à Boumerdès, le président de l'Union maghrébine des paysans (UMP), Mohamed Alioui. S'exprimant en marge d'une visite, dans la wilaya de Boumerdès, d'une délégation de congressistes de l'UMP, M. Alioui a souhaité que le deuxième congrès de l'Union, qui se tient actuellement en Algérie, soit «un prélude» à l'ouverture de larges perspectives de coopération agricole entre les pays du Maghreb. L'ambition de l'Union maghrébine des paysans consiste, selon son président, à «raffermir» la coopération entre les Etats du Maghreb par «l'incitation de leurs gouvernements à amender les lois régissant le secteur, notamment en ce qui concerne la circulation des produits agricoles entre les pays du Maghreb». Dans ce contexte, il a estimé que les législateurs maghrébins (parlementaires) se doivent d'«ouvrir le débat sur l'opportunité de la modification de ces lois, de manière à les adapter aux exigences internationales». Intervenant mercredi dernier à l'ouverture du 2e congrès de l'Union, M. Alioui a préconisé la création d'un bloc maghrébin uni pour l'importation et l'exportation de céréales ainsi que l'échange des excédents de production dans la région pour réduire «la dépendance» alimentaire. Selon lui, les blocs qui ont émergé dans l'environnement de la région ont fait «des pressions» sur les pays à travers la libération de leurs échanges commerciaux et l'affaiblissement de la position de négociation d'où la nécessité de créer un bloc maghrébin de coopération économique pour faire face à ces défis. Il a estimé inconcevable que des pays maghrébins continuent d'importer des produits agricoles en dehors de la région alors que des pays voisins ont un excédent en matière. La création de ce bloc permettra en outre de barrer la route devant «la contrebande» du commerce parallèle qui «gangrène les économies de la région». Le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche, M. Ahmed Hnider Djarallah, a, quant à lui, préconisé la nécessité de «lever les obstacles qui entravent les échanges inter- maghrébins». De son côté, le secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Saïd Mokadem a souligné que le secteur agricole de la région faisait face à la concurrence étrangère en raison, notamment, de la libéralisation des échanges et la hausse de la demande au niveau local ainsi que le changement du mode de consommation d'où la nécessité, a-t-il dit, de redoubler d'efforts pour augmenter la production en respectant les normes de qualité. Il a rappelé dans ce contexte que les pays de la région accusaient un déficit structurel en la matière, les terres arables ne dépassant pas 3,7% de la superficie globale. La région du Maghreb souffre également d'un déficit en matière de céréales, a indiqué M. Mokadem précisant que la production locale de la Libye ne représentait que 10% des besoins alors qu'elle est estimée en Mauritanie, en Tunisie et au Maroc, respectivement à 30, 40 et 60%. B. A.