Les Bourses européennes ont fini la semaine indécises, rendues nerveuses par le recul du moral des ménages américains et des publications d'entreprises mitigées outre-Atlantique. Les marchés redevenaient fébriles après avoir nettement progressé la veille grâce à de bons indicateurs américains sur le front de l'emploi et de l'immobilier, à la veille d'un week-end de trois jours pour les marchés américains, où le lundi est férié en honneur de Martin Luther King. "L'attentisme est de retour. Nous repartons dans la phase de consolidation que l'on connaît depuis le début de l'année et qui est tout à fait légitime vu la forte progression du marché en fin d'année", a relevé Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse. La nouvelle baisse du moral des ménages américains, déjà tombé en décembre à son plus bas niveau depuis cinq ans, pesait sur la tendance. Plus tôt, le marché avait peu réagi aux chiffres sur la croissance chinoise. L'économie chinoise a progressé de 7,9% au dernier trimestre 2012, contre 7,4% pour la période de juillet à septembre. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,34% A Paris, le CAC 40 a perdu 0,07% (-2,53 points) à 3 741,58 points. Renault (+4,36% à 43,60 euros) a terminé en tête du CAC 40. Les investisseurs ont salué la hausse des ventes du constructeur hors d'Europe en 2012 et le fait qu'il table sur une amélioration globale en 2013. BNP Paribas a gagné 1,34% à 46,24 euros. La première banque française va investir un milliard d'euros d'ici 2015 pour simplifier son organisation, selon le site financier l'Agefi. En revanche, Saint-Gobain a perdu 2,20% à 31,15 euros, après une note négative du courtier Exane-BNP Paribas. Le groupe a par ailleurs accepté l'offre de l'irlandais Ardagh de racheter ses activités nord-américaine de fabrication d'emballages en verre pour 1,2 milliard d'euros. Enfin, Carrefour (-1,37% à 20,22 euros) a marqué une pause après avoir bondi la veille. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a terminé en hausse de 0,36%, l'indice FTSE-100 des principales valeurs prenant 22,05 points, à 6 154,41 points. Rio Tinto a pris 1,83% à 3 502,5 pence. La veille, il avait fortement reculé à la suite de la démission de son directeur général Tom Albanese en lien avec les dépréciations massives passées par le groupe en raison de déboires au Mozambique et dans sa division aluminium. Le groupe de croisières Carnival, propriétaire du paquebot Costa Concordia qui a fait naufrage il y a un an près des côtes italiennes, a progressé de 2,02% à 2 576 pence après avoir annoncé la veille la poursuite de son programme de rachat d'actions. Le secteur de la distribution a pour sa part terminé en ordre dispersé, à l'image de Marks & Spencer (+0,85% à 365,9 pence) et Sainsbury (-0,58% à 326,1 pence). A Francfort, l'indice Dax a perdu 0,43% à 7 702,23 points mais le MDax des valeurs moyennes s'est en revanche apprécié de 0,53% à 12 547,73 points. ThyssenKrupp, éclaboussé par une série de scandales, a reculé de 1,82% à 18,06 euros. Le numéro un mondial de la chimie BASF a reculé de 0,04% à 73,17 euros, comme Siemens (-0,04% à 82,82 euros), qui n'a guère profité des résultats annuels meilleurs que prévu de son rival américain General Electric. Le fabricant de logiciels professionnels SAP a perdu 0,14% à 58,05 euros et le fabricant de semi-conducteurs Infineon 0,27% à 6,70 euros. Parmi les rares valeurs dans le vert, Commerzbank a gagné 1,75% à 1,68 euros. Le FTSE Mib de la Bourse de Milan a clôturé en baisse de 0,19% à 17 554 points.Le titre Mediaset a terminé en hausse de 5,77% à 2,018 euros. Selon des sources de marché, sa hausse est un rebond technique après le plus bas historique atteint en novembre et pourrait aussi être liée à d'éventuels bénéfices à escompter des élections de février, pour lesquelles son propriétaire, Silvio Berlusconi, est en lice. Telecom Italia, qui a confirmé vouloir toujours vendre sa filiale TI Media, a gagné 0,86% à 0,7645 euro. A l'inverse, le titre du groupe Enel a reculé de 2,68% à 3,118 euros.Bruxelles a fini en hausse de 0,28% à 2 539,51 points. Le groupe de distribution Delhaize a pris 2,80%, à 36,21 euros, soit la meilleure performance de l'indice Bel-20. La plus forte baisse a été enregistrée par le câblo-opérateur Telenet, qui a reculé de 2,62% à 35,80 euros après l'annonce de l'abandon de l'OPA lancée par son concurrent américain Liberty Global. Madrid a terminé en légère baisse de 0,29%, à 8 604 points, dans un marché peu animé. Les valeurs bancaires ont terminé en très légère baisse: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a perdu 0,14%, à 6,441 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, 0,06% à 7,77 euros et CaixaBank 0,07%, à 3,05 euros. A la Bourse suisse, l'indice SMI s'est replié, baissant de 0,82% à 7 368,80 points. Richemont a accusé la plus forte baisse, cédant 2,24% à 78,70 francs suisses. Actelion, le laboratoire de biotechnologie, s'est apprécié de 0,74% à 47,82 francs suisses tandis que Transocean, le spécialiste des plateformes pétrolières, a gagné 0,58% à 51,70 francs suisses. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé quasiment à l'équilibre avec une légère baisse de 0,09%, à 350,89 points. Le groupe Air France-KLM a cédé 2,62% à 8,10 euros tandis que le groupe de courrier express TNT Express a gagné 2,56% à 5,46 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a progressé de 0,59% à 6 254,82 points, porté par ses poids lourds Jeronimo Martins (+1,61%) et Portugal Telecom (+1,14%). A l'exception de la banque BCP, qui s'est appréciée de 2,11%, les valeurs financières ont fini dans le rouge: la Banif a dévissé de 3,29%, la BES a chuté de 2,19% et la BPI a cédé 0,16%. La Bourse de New York clôture à son plus haut niveau en 5 ans La Bourse de New York s'est hissé à un niveau plus atteint depuis cinq ans, portée par un regain d'optimisme des courtiers, malgré des résultats d'entreprises contrastés et un indicateur décevant aux Etats-Unis: le Dow Jones a pris 0,39% mais le Nasdaq a cédé 0,04%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 53,68 points à 13 649,70 points, à son plus haut depuis le 10 décembre 2007, mais le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 1,29 point à 3 134,71 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est apprécié de 0,34% (5,04 points), à 1 485,98 points, à un nouveau plus haut depuis le 26 décembre 2007. C'est une excellente nouvelle, cela montre que le marché a su revenir à son niveau d'avant (la crise) et c'est un bon signe pour les investisseurs: cela montre que Wall Street va mieux, a applaudi Art Hogan, de Lazard Capital Markets. Au-delà des indicateurs, Wall Street reste tirée à la hausse par une confiance accrue des opérateurs dans un marché où les conditions s'améliorent, et qui est encore sous-investi et promis à de plus fortes hausses, selon M. Hogan. Mais ce n'est pas une hausse linéaire, a-t-il remarqué. Les courtiers ont ainsi accueilli favorablement les performances de General Electric mais aussi de (la banque) Morgan Stanley, qui étaient meilleures que prévu, à l'inverse des prévisions du numéro un mondial des microprocesseurs Intel, qui ont déçu, ont estimé les experts de Charles Schwab. La Bourse se préparait également à un long week-end de trois jours, les marchés financiers américains observant un jour férié lundi en célébration de Martin Luther King. Tokyo: le Nikkei gagne 2,86% grâce à la forte baisse du yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la semaine en forte hausse de 2,86% grâce à un important recul du yen face au dollar et à l'euro, et dans l'espoir que cette tendance bonne pour les entreprises exportatrices nippones se poursuive. A la clôture, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 303,66 points pour monter à 10 913,30 points. Il s'agit du niveau de clôture le plus élevé depuis avril 2010. Il a gagné environ 1% sur l'ensemble de la semaine. L'indice élargi Topix de tous les titres du Premier tableau a pour sa part progressé de 2,36% pour finir à 911,44 points. Le volume des transactions a une fois de plus été extrêmement élevé, avec 3,87 milliards de titres échangés sur le premier marché. Le dollar est monté au-delà de 90 yens pour la première fois depuis juin 2010 et l'euro était au-dessus de 120,50 yens. Dans le secteur de l'électronique, l'action Canon s'est élevée de 2,92% à 3 350 yens, Sharp de 1,78% à 344 yens et Panasonic a progressé de 5,32% à 594 yens. Ont aussi été très appréciées les valeurs d'autres sociétés très actives à l'étranger comme les entreprises d'industries lourdes, les fabricants d'équipements industriels, les maisons de négoce ou encore les transporteurs maritimes. Les actions des compagnies aériennes japonaises All Nippon Airways (ANA) et Japan Airlines (JAL) ont de leur côté pâti de la suspension de l'exploitation de leurs avions Boeing 787 après une série d'incidents en attendant que les enquêtes diligentées par les autorités américaines et japonaises confirment leur sûreté. ANA, qui possède 17 Boeing 787, a abandonné 2 yens (-1,10%) à 179 yens et JAL (7 Boeing 787) a cédé 0,95% à 3 650 yens. En revanche, l'action de la société japonaise GS Yuasa, fournisseur des batteries des appareils Boeing 787, a repris 3,28% à 315 yens, après avoir dévissé les deux précédents jours. Les soupçons sur la cause de deux récents incidents semblant désormais plus se diriger sur le système électrique externe auquel est raccordée la batterie que sur une cause intrinsèque à cette dernière, ce qui pourrait blanchir la firme nippone.