Après la première attaque terroriste qui a ciblé, il y a une dizaine de jours, le complexe gazier de Tiguentourine, à Aïn Amenas dans la wilaya d'Illizi, et suite à l'attaque du gazoduc de Bouira dans la soirée de dimanche dernier, le ministre de l'Energie et des mines, M. Youcef Yousfi a dénoncé, hier, à Alger ce dernier acte réaffirmant la volonté du secteur à renforcer la sécurité des installations et des sites pétroliers et gaziers du pays. ''Je dénonce fermement ces attaques criminelles, l'Algérie ne cèdera pas et ne va pas céder, et continuera à faire tout son possible pour éradiquer définitivement le terrorisme'', a-t-il souligné dans une déclaration à l'issue d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée au vote de la loi sur les hydrocarbures modifiée et complétée. M. Yousfi a précisé qu'il s'agissait d'une ''attaque criminelle contre des patriotes qui surveillaient les canalisations qui acheminent le gaz dans le centre du pays (à partir de Hassi R'mel)''. Le ministre de l'Energie a réaffirmé qu'il sera procédé au renforcement des mesures de sécurité dans et autour des installations pétrolières et gazières à travers tout le territoire national. Evidemment, '' nous allons étudier les moyens de renforcer la sécurité de nos installations partout dans le pays'', a assuré M. Yousfi, qui a réaffirmé la détermination du gouvernement à éradiquer la menace terroriste. Par ailleurs, le ministre a indiqué que le groupe Sonatrach a d'ores et déjà entamé l'opération d'évaluation et de réparation des dégâts dans l'installation gazière de Tinguentourine. "Les installations de Sonatrach n'ont subi aucun dommage, probablement ce sont les pipe-lines qui étaient visés, (...) il y a parfois des actes lâches comme celui là", a-t-il déclaré en allusion à l'attaque terroriste perpétrée, dimanche dernier, dans la wilaya de Bouira contre des gardes, chargés d'assurer la surveillance du gazoduc livrant le gaz au nord du pays à partir du champ gazier de Hassi R'mel à Laghouat. Il a toutefois précisé que la remise en marche du site gazier interviendra une fois les équipements qui ont subi des dommages réparés, ajoutant qu'aucune évaluation des dégâts au niveau de cette installation n'est disponible pour le moment. Pour rappel, des canalisations acheminant du gaz du sud vers le nord du pays ont été la cible d'une attaque perpétrée par un groupe terroriste à hauteur de Ain Chriki, près de Djebbahia dans la wilaya de Bouira, sans causer de dommages au gazoduc. Le P-DG du groupe Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine avait affirmé que le gazoduc de Bouira, visé par l'attentat terroriste, n'a pas subi de dommages. "Les installations de Sonatrach n'ont subi aucun dommage, probablement ce sont les pipe-lines qui étaient visés, (...) il y a parfois des actes lâches comme celui là", a-t-il dit dans une déclaration à la Radio. Aucun problème avec les clients de l'Algérie Evoquant les relations avec les partenaires de la Sonatrach, M. Zerguine a déclaré que "l'Algérie a respecté tous les contrats qu'elle avait conclu avec ses clients. (...) Nous n'avons même pas recouru à la clause de force majeure" qui autorise Sonatrach à ajuster ses approvisionnements, a déclaré M. Zerguine à la radio nationale. Le groupe pétrolier algérien dispose de stocks et de capacités de production de gaz suffisants pour parer à la production du complexe de Tiguentourine, dont les travaux de réparation n'ont pas encore été entamés, selon le dirigeant de Sonatrach. Actuellement, il a été procédé à la réparation des petits dégâts, alors que les parties les plus stratégiques de l'usine sont soumises à des contrôles rigoureux, effectués avec des technologies de pointe, enchaîne le P-DG. M. Zerguine n'a pas avancé de date pour le redémarrage du complexe qui assure à lui seul environ 15% des exportations algériennes de gaz. Sa capacité de production est de neuf milliards de M3/an, tirée des gisements de Tiguentourine, Hassi Farida, Hassi Ouan Abecheu et Ouan Taredert. L'Algérie exporte essentiellement vers les pays de la méditerranée qui achètent 96% de ses exportations gazières. La moitié, soit 50% de ses exportations est destinée à l'Italie, 20% vers l'Espagne et 14% vers la France qui est alimentée essentiellement par GNL. Elle exporte également des quantités moins importantes vers le Portugal, la Slovénie, la Grèce, la Turquie, la Tunisie et l'Egypte.