La Russie a enregistré une croissance de son produit intérieur brut de 3,4% sur l'année 2012, contre 4,3% l'année précédente, selon des statistiques officielles publiées avant-hier. Ce chiffre publié par l'institut fédéral des statistiques Rosstat est tout juste inférieur aux estimations données la semaine dernière par le Premier ministre Dmitri Medvedev lors du forum économique de Davos (3,5%) et par le Fonds monétaire international (3,6%). Après un début d'année marqué par une forte expansion (4,9% au premier trimestre en glissement annuel et 4% au deuxième), l'économie russe, qui repose en grande partie sur la production d'hydrocarbures, a subi un net coup de frein, avec une croissance de 2,9% au troisième trimestre. Rosstat n'a pas publié de chiffres portant sur le seul quatrième trimestre, mais le ministère du Développement économique a estimé mardi que le PIB avait progressé de 2,2% sur les trois derniers mois de 2012 par rapport à la même période un an plus tôt. Ce ralentissement a été notamment la conséquence de la mauvaise récolte de céréales (autour de 71 millions de tonnes contre 94,2 millions de tonnes en 2011), qui a entraîné une flambée des prix. Rosstat estime que la richesse produite par le secteur agricole a subi une contraction de 3,8% en 2012, après une croissance de 16,9% en 2011. L'industrie a quant à elle ralenti son expansion, aussi bien pour l'exploitation des ressources naturelles (0,9% en 2012 contre 2,9% en 2011) ou l'industrie de transformation (3,2% contre 5,3%). Le secteur de la construction a, lui, enregistré une croissance de 2,0% (contre 4,5%) tandis qu'à l'inverse la finance a bénéficié d'une forte expansion (15% contre 3,6%). Le gouvernement estime que le trou d'air que traverse actuellement l'économie se poursuivra jusqu'à la mi-2013. Le vice-ministre du Développement économique, Andreï Klepatch, table sur une croissance d'un peu plus de 2% au premier semestre mais d'au moins 4% au second. Mi-janvier, le président Vladimir Poutine a fait part publiquement de son "inquiétude" face au ralentissement de l'activité et évoqué de possibles mesures de relance budgétaire ou monétaire. Selon le quotidien des affaires Vedomosti d'avant-hier, le ministère du Développement économique souhaite mettre sur pied un fonds destiné à financer des grands travaux d'infrastructures. Cet outil, dont la force de frappe pourrait atteindre 10 milliards d'euros en 2015, serait alimenté notamment par les revenus pétroliers et gaziers. "Nous avons pris la décision de principe de consacrer une partie de nos économies pour financer des projets liés aux infrastructures", a confirmé avant-hier le Premier ministre, cité par les agences de presse russes. L'objectif est d'ajouter deux points à la croissance du PIB pour qu'elle dépasse 5% par an, objectif fixé par Dmitri Medvedev, lors du forum économique de Davos. Kamel A.