Le président français François Hollande a affirmé, samedi dernier, à Bamako que le terrorisme "a été repoussé", "chassé", mais "pas encore vaincu" au Mali. "Le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n'a pas encore été vaincu", a déclaré le président français dans un discours place de l'indépendance à Bamako, aux côtés du président malien par intérim Dioncounda Traoré. "Les groupes terroristes sont affaiblis mais ils n'ont pas disparu", a-t-il ajouté, réaffirmant que la France resterait au Mali "le temps qu'il faudra". M. Hollande avait auparavant affirmé lors de sa visite effectuée dans la journée à Tombouctou dans le nord du Mali que son pays "n'a pas vocation à rester" dans ce pays où des militaires français sont engagés dans un combat contre des groupes terroristes aux côtés des forces maliennes. "Depuis le 11 janvier (début de l'intervention française), nous avons déjà accompli beaucoup de travail, il n'est pas encore complètement terminé", a estimé M. Hollande. "Cela va prendre encore quelques semaines, mais notre objectif est de passer le relais" aux soldats africains qui sont en train de se déployer au Mali, avait-il assuré. Il avait déclaré que le combat livré par les militaires français aux côtés des forces maliennes contre les groupes terroristes dans le nord du Mali n'est pas terminé. "La France n'a pas vocation à rester au Mali", avait-t-il précisé, ajoutant que cela revient à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) de continuer sur le terrain. Des pays de l'Afrique de l'Ouest ont aussi déployé des troupes sur le terrain pour chasser les groupes armés liés au réseau terroriste d'Al-Qaïda, dont "Ansar Dine" au Mali. "Il n'y aura pas de représailles", promet Dioncounda Traoré De son côté, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a promis samedi qu'il n'y aurait "aucune exaction, aucun règlement de compte, aucune représaille" après la reconquête du Nord du Mali occupé par les groupes terroristes armés. "Dans l'euphorie de la liberté retrouvée, ne vous laissez jamais aller aux excès, à la vengeance, je sais que je peux compter sur vous pour qu'il n'y ait aucune exaction, aucun règlement de compte", a déclaré le chef de l'Etat malien, dans un discours place de l'indépendance à Bamako, au côté du président français François Hollande. " Je demande à tous ceux qui ont fui leurs maisons par peur des représailles de revenir chez eux et de reprendre une vie normale", a-t-il ajouté. "Jusqu'à présent le comportement de nos troupes est quasi-exemplaire, nous serons intransigeants envers ceux qui transgresseront les règles de la guerre et le droit humain", a promis Dioncounda Traoré, espérant "zéro dérapages, zéro représailles, zéro exactions". Des ONG ont porté ces derniers jours des accusations d'exactions et de violations des droits de l'homme contre les parties en conflit au Mali, notamment contre les soldats maliens. Le chef de l'Etat malien a en outre salué l'aide de la France "à un moment où l'existence même du Mali était en jeu" et il a promis une "réconciliation nationale" dans le cadre d'un "dialogue inter-malien ouvert à toutes les sensibilités". Il a réitéré son souhait d'organiser dans son pays des élections générales avant le 31 juillet. "Je ne doute pas un seul instant que vous nous aiderez aussi à gagner le pari de la démocratie malienne", a assuré M. Traoré. Des milliers de réfugiés maliens en Mauritanie Sut la plan humanitaire, plus de 9.000 réfugiés maliens fuyant les combats dans le nord du Mali ont été accueillis dans des camps de réfugiés en Mauritanie cette semaine. Environ 1.300 réfugiés maliens arrivent par jour et sont installés dans le camp de Mberra (extrême est du pays), où ils reçoivent des soins et le suivi médical, alors que les cas les plus graves sont évacués vers d'autres centres de santé, selon des responsables mauritaniens chargés des affaires sociales et sanitaires, cités par les agences de presse. Les autorités mauritaniennes bénéficient du soutien du Haut commissariat pour les réfugiés et des ONG dans l'accueil des réfugiés maliens. Quelque 60.000 réfugiés ont été accueillis dans le camp de Mberra. Ikram.A