Le régime syrien est prêt à dialoguer avec ses adversaires mais sans conditions préalables, a affirmé vendredi le ministre de l'Information, en réaction à l'offre de négociations du chef de l'opposition. La porte est ouverte, la table de négociations est là, bienvenue à tout Syrien qui veut dialoguer avec nous, nous sommes sérieux concernant la question du dialogue, a affirmé le ministre, Omrane al-Zohbi, dans un entretien avec la télévision d'Etat syrienne. Quand on parle de dialogue, il s'agit d'un dialogue sans condition, qui n'exclue personne, mais si quelqu'un vient me dire je veux dialoguer de cette question sinon je te tue, cela n'est pas un dialogue il ne faut pas qu'il y ait de conditions préalables, a-t-il ajouté. Le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, avait proposé de mener des discussions directes avec des représentants du régime qui n'ont pas du sang sur les mains, suggérant par la suite de négocier avec le vice-ministre Farouk al-Chareh. Sa Coalition, dont une partie a rejeté cette offre, a précisé que tout dialogue devait porter nécessairement sur le départ de Bachar al-Assad. M. Khatib avait également exigé la libération d'ici dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue avec Damas. Dans ce même contexte, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a indiqué avant-hier, que son pays a invité à Moscou des représentants tant du gouvernement syrien que de la Coalition nationale des forces de l'opposition syrienne. "Aussi attendons-nous tant une délégation de l'opposition syrienne que celle des autorités syriennes. Le ministre syrien des Affaires étrangères et d'autres personnalités syriennes ont été invités", a indiqué M. Bogdanov, qui est en outre représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient. Les Etats-Unis réfléchissent à une action diplomatique De son côté le nouveau secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré vendredi que son pays réfléchissait à une nouvelle action "diplomatique" pour tenter de mettre fin au conflit en Syrie. "Tout le monde au gouvernement et ailleurs dans le monde est profondément ébranlé par la violence qui se poursuit en Syrie .Nous faisons le point en ce moment, nous regardons quelles mesures, notamment diplomatiques, pourraient être prises pour s'efforcer de réduire cette violence ", a déclaré M. Kerry lors de son premier point de presse. "Il y a trop de tueries, trop de violences et nous voulons évidemment essayer de trouver un moyen d'aller de l'avant", a déclare la nouveau ministre, aux côtés de son homologue canadien John Baird. Remaniement ministériel à Damas Six nouveaux ministres sont entrés hier, au gouvernement en Syrie dans le cadre d'un remaniement ministériel décidé par le président syrien Bachar Al-Assad, a rapporté la télévision syrienne. Dans le cadre de ce remaniement, le président syrien a décidé de séparer les ministères du Travail et des Affaires Sociales, et de changer six ministres dont ceux du Pétrole et des Finances, selon l'agence. Ainsi, Sleimane Abbas devient ministre du Pétrole, Ismaïl Ismaïl prend le portefeuille des Finances. Quant au ministère de l'Habitat et du développement urbain, il revient à Hussein Farzat et celui de l'Agriculture à Ahmad al-Qadri. Une femme Kinda Chmat devient ministre des Affaires Sociales et Hassan Hijazi va s'occuper du ministère du Travail, a-t-on ajouté de même source. Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, Bachar Al-Assad a procédé à plusieurs remaniements ministériels dont le dernier remonte à août dernier.