L'APC de Béjaïa risque dans les jours à venir de connaître des turbulences jamais atteintes, qui aboutiront au gel de l'assemblée. Le climat de dysfonctionnement de l'APC du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa relaté par certains élus lors de leur rencontre avec les commerçants protestataires le 19 du mois en cours (voir notre édition du 22 août), se confirme et vient d'être mis à nu par les élus. En effet, outre le communiqué rendu public faisant état du retrait de confiance par les quatre élus issus de la même formation politique que celle de l'actuel P/APC, M. Boualem Madi, à savoir celle du FLN, un retrait de confiance motivé selon ces élus par " la gestion désastreuse des affaires de la commune par le P/APC ", une correspondance allant dans le même sens aurait été adressée aux différentes instances exécutives du parti, ainsi qu'au wali et au chef de daïra de Béjaïa. De plus une rencontre ayant regroupé 16 élus issus des différentes formations politiques et des indépendants a été tenue ce week-end, elle aurait abouti au même constat que celui émanant du groupe FLN. On rappellera que la nomination de l'actuel locataire de l'APC est venue après la suspension du P/APC, A. Bouaoudia, par le wali suite à l'affaire l'ayant opposé à un élu où la justice l'a condamné à une amende de 2 000 DA. Selon une source sûre, la cohésion des élus FLN, a commencé déjà à s'effriter dès l'annonce de la suspension et où chacun des élus briguait le siège de P/APC. Seul le recours au tirage au sort a pu départager les postulants au poste. La situation de l'assemblée de Béjaïa reste des plus complexe. En effet, lorsque l'on se réfère au code communal, l'article 29 évoque : " Le décès, la démission ou l'exclusion ", ce qui n'est pas le cas pour l'APC de Béjaïa où il s'agit d'une suspension, de même l'article 32 qui stipule : " si un élu fait l'objet d'une poursuite pénale, la suspension peut être prononcée par arrêté motivé du wali, après avis de l'Assemblée populaire communale ", alors que l'article 52 énonce : “En cas d'absence ou d'empêchement, le P/APC est supplée dans ses fonctions par l'adjoint qu'il aura désigné”. La complexité de l'APC de la ville de Béjaïa se situe à ce stade, vu que le vice-président élu lors d'une assemblée générale est issu de la liste indépendante l' " Ame de Béjaïa ". Selon certains initiés, la mission de chargé des affaires courantes ne peut revenir qu'au vice-président actuel, et l'option d'être du groupe majoritaire n'est pas applicable dans le cas de la ville de Béjaïa. De même, selon une source sûre, l'actuel locataire de l'APC n'est destinataire que d'un arrêté du wali n° 07/735 du 01/07/07 avec la mention " chargé du suivi des affaires de l'APC ", celui-ci signe au nom de président de l'Assemblée populaire communale, alors que les prérogatives de l'un ne sont nullement celles de l'autre. Même si le mandat de cette assemblée tire à sa fin l'instabilité grandissante au sein de l'APC a engendré, depuis l'installation du nouveau locataire, un climat des plus tendus fait de suspicion et de rumeurs où même les fonctionnaires sont souvent éclaboussés par une détérioration de la cohésion des élus. Quant à nous, on s'interroge si le P/APC suspendu sera acquitté par la justice. Poursuivra-t-il la mission pour laquelle le peuple l'aura choisi ? Et qu'adviendra-t-il du deuxième P/APC ?