La valorisation de l'agriculture de montagne dans le cadre du FNDRA a déclenché, dans sa sphère, un processus inverse à l'exode rural qui a précipité 120 000 personnes aux portes des communes dans les années 1990. Aujourd'hui, c'est la métamorphose des zones rurales de Bouskène (73 km à l'est de Médéa) qui revêt ce splendide manteau arboricole et maraîcher confectionné grâce au retour des familles déplacées. Incontestablement, ce sont les périmètres de Khouikha et de Hadada qui donnent la démonstration éclatante de sa réussite au FNDRA. Là, il n'y a pas si longtemps, c'était un plateau de cailloux dépeuplé, symbole de l'ingratitude. Aujourd'hui, c'est la renaissance des vergers ! En l'espace de trois années, Hadj Fodhili Saâd, concessionnaire pionnier, a réussi le pari d'arracher aux zones montagneuses escarpées des parcelles vertes qui ont fait l'admiration du ministre de l'Agriculture et du Développement rural lors de sa visite à Médéa. Cette exploitation de 54 hectares est un sang neuf dans le travail de la terre, désormais réhabilité, et une " locomotive " pour les productions arboricoles, laitière et avicole. Néanmoins, Hadj Fodhili se trouve confronté à une série de problèmes qui interpellent les autorités locales. D'abord, les capacités d'irrigation qui ont dangereusement diminué, à cause, dit-il, du marasme qui sévit dans les autorisations de forage. La situation est telle que l'on dénombre 30 forages dans un rayon de 2 km. Il faut savoir que dans les zones de Khouikha et Hadada, les eaux souterraines n'existent pas. La raréfaction de l'eau d'irrigation nous a été signalée avec une extrême acuité et en corollaire, une menace potentielle sur les 22 000 arbres fruitiers de Hadada qui emploie 40 travailleurs. A cette menace sont venus se greffer les problèmes de retenues collinaires et de gabion qui se sont déjà soldés par la perte de 10 000 plants fruitiers, celui de l'aménagement d'une piste pour l'achèvement de la production laitière (à perte). "Si le FNDRA a été le levier principal, la persistance de ces problèmes pourrait nous conduire à l'abandon de ces périmètres importants" relate amèrement Hadj Fodhili qui demande une commission technique pour prendre la mesure de ces contraintes demeurées sans écho.