La Maison de la culture de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, a abrité, les 23 et 24 décembre, le premier colloque traitant du développement rural. Une initiative lancée par l'association de développement " Chouatra " et placée sous le haut patronage du wali de Bordj Bou Arréridj. La cérémonie d'ouverture a été rehaussée par la présence de M. Rachid Benaïssa, ministre délégué chargé du Développement rural. Outre, les responsables administratifs, cette rencontre a regroupé un important nombre de ruraux et une centaine d'associations activant dans le domaine économique et social à travers la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Selon les organisateurs, ce colloque, le premier du genre à se tenir en Algérie, traitera de plusieurs thèmes relatifs à la stratégie du développement rural, des conditions de vie des populations et des écosystèmes qui les sous entendent en milieu rural et visant à la revitalisation des espaces ruraux. L'intervention du wali de Bordj Bou Arréridj a porté sur la dimension rurale au niveau de la région, perçue comme essentielle dans le processus du développement agricole engagé. Une stratégie, selon l'orateur, mise en œuvre transformant, ainsi, le plan national de développement agricole (PNDRA), en plan national de développement agricole de proximité rurale touchant au niveau national plus de 13 millions d'habitants dont plus de 70% de jeunes parmi lesquels 40% ont connu le chômage. Alors qu'au niveau de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, le taux de chômage en zone rurale, qui était en 2000 à 65% est tombé en 2006 à 20%. Le chef de l'exécutif de la wilaya, donnant le bilan des actions entreprises dans le cadre du programme de proximité de développement rural à travers les communes de la wilaya, soulignera son impact important basé sur la recherche de synergies économiques et sociales et surtout sa mise en œuvre avec la totale implication, aussi bien de la société civile que des institutions au niveau des localités, notamment dans la fixation des priorités locales à prendre en charge par ce programme. Il indiquera que la prise en compte conjointe des dimensions économiques et sociales dans les problèmes à traiter comme dans les conditions envisagées par les acteurs locaux au sein des localités de la wilaya, a été la base d'une coordination des actions relevant directement de cette stratégie rurale. "Une opportunité d'asseoir un cadre de négociation, d'harmonisation et de gestion entre les ruraux et les partenaires institutionnels ", dira encore le wali. L'exécution de la stratégie de développement rural au niveau de la wilaya de Bordj Bou Arréridj et en exécution du programme du président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, fait dire au chef de l'exécutif de la wilaya que tous les efforts ont été centrés sur le rattrapage des retards cumulés en zone rurale et sur la base de constats et d'études socio-économiques lancées sur le terrain avec la participation des populations rurales, notamment, par la prise en compte de leurs préoccupations fondamentales. Il indiquera dans ce sens que 314 zones ont été retenues dans les zones les plus reculées de la wilaya, à partir de là, poursuit-il, 29 PPDR ont été créés au niveau de 19 communes rurales. Cette opération a été élargie en seconde phase à 24 autres communes rurales sur les 34 que compte la wilaya. Selon toujours l'exposé du wali, ces projets visent la diversification des activités en vue d'améliorer et de sécuriser les revenus des ruraux par l'amélioration des systèmes de production, la recherche de nouvelles formules et de conditionnement ainsi que la conquête de nouveaux débouchés répondant à l'attente et aux préoccupations des populations rurales. Cela a permis la création de 2 500 postes de travail, le retour de plus de 300 familles dans leur milieu naturel, après un exode pour cause surtout de terrorisme. Les actions entreprises jusqu'à ce jour ont porté sur la reconversion des terres, le désenclavement des populations rurales, la création de petits élevages, la disponibilité de l'eau, la préservation des terres agricoles et du domaine forestier. Ces opérations, dira encore le wali ont coûté à l'Etat plus de 127 milliards de centimes dont 38 milliards de centimes supportés par le FNDRA. Il rappellera que ce programme jouit d'un engouement total au sein des populations rurales au niveau de la capitale des Bibans, d'autant plus que des campagnes de sensibilisation et des journées d'étude ont été organisées dans le milieu rural sous la tutelle de l'ensemble des partenaires institutionnels et de l'organisation des fellahs. La seconde tranche de ce plan de proximité rurale de développement agricole est, selon le wali, déjà bénéficiaire d'une enveloppe financière de 34 milliards de centimes destinés à la création de 23 projets de proximité intégrés et dont la réalisation a été lancée. Le wali, évoquant l'entame de la mise en œuvre du programme de relance de la croissance, a déjà généré 43 000 postes de travail à la fin de l'année 2005. Il ajoutera que ce genre de rencontre avec la société civile, est la meilleure voie de communication et de débat sur le développement de la wilaya dont les retombées du programme du chef de l'Etat sont aujourd'hui perceptibles dans tous les secteurs et à travers toutes les régions de la wilaya. Le wali terminera son intervention en invitant les citoyens et les représentants de la société civile, en collaboration avec les autorités administratives et les élus locaux, à mieux s'impliquer pour la revitalisation des espaces ruraux et ainsi asseoir les conditions permettant aux populations rurales de vivre leur ruralité dans la dignité et dont la modernité et les premiers fondements s'inspirent du programme du président de la République. Intervenant pour sa part, M. Rachid Benaïssa, ministre délégué chargé du Développement rural, a, de prime abord, rappelé les orientations et les directives du président de la République en matière de développement rural, de revitalisation des espaces ruraux à l'origine de la stabilisation des populations rurales et du retour de celles-ci qui ont fui ces espaces pour diverses raisons économiques ou sécuritaires. Au passage, il exprimera toutes sa satisfaction de l'application de ce programme à travers la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il indiquera que les objectifs à atteindre à travers la poursuite du PNDAR s'inspirent du programme du président de la République dans "ses aspects relatifs à la concrétisation de la politique de développement durable qui aura son importance par rapport aux autres activités économiques du pays". Il mettra l'accent pour dire que le projet de proximité de développement rural est l'instrument de base de l'implication directe des populations au processus de développement, notamment, dans les zones marginalisées. Cette politique, selon le ministre, concerne en priorité les communautés rurales vivant dans des zones éparses ou isolées et s'effectue dans le cadre des PPDR. Il expliquera que cette politique inclut des actions d'accompagnement des communautés ayant pour objectif, l'utilisation et la valorisation des ressources naturelles, la valorisation des différents patrimoines, la promotion des PME de production de biens et de services, la diversification et la maîtrise des activités de production et de valorisation des produits agricoles. Il a été également question du développement des métiers liés à l'agriculture, la foresterie, le pastoralisme, le tourisme et l'artisanat, la promotion d'infrastructures et équipements socio-économiques et culturels à usage collectif. Il ressort d'après les propos du ministre délégué au Développement rural que l'année 2007 verra une plus grande activité en ce qui concerne le " renouveau " du développement rural intégré, avec plus de mécanismes de concertation et de décision, les outils de programmation, d'aménagement du territoire, de suivi, et la promotion du système de financement de proximité qui touchera plus de 25 secteurs appelés à intervenir dans cette démarche. Autant d'outils, selon M. Benaïssa permettant d'orienter les interventions, de faciliter leur exécution et de suivre et évaluer les impacts des actions réalisées.