A moins de trois mois des élections locales portant sur le renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) ; les états-majors des partis politiques sont actuellement en pleine effervescence. Depuis plusieurs jours, le parti majoritaire, en l'occurrence le FLN, a lancé la chasse aux candidats potentiels aux APC et APW. Cette première phase se déroule alors que le parti est traversé par une grogne au niveau de ses structures organiques, due essentiellement au refus du mode de désignation des mouhafedh par l'instance exécutive. La contestation a touché plusieurs wilayas sans pour autant que la direction nationale ne prenne les choses en main. Cette fronde interne au sein de l'ex-parti unique va très certainement se prolonger et s'amplifier encore plus lors de la confection des listes des candidats à ces élections locales. Les turbulences qui affectent le FLN à la veille de cette échéance électorale de novembre, vont profiter à son rival de toujours le RND. Ce dernier a prévu, pour la fin de la semaine en cours, une réunion de son bureau national avec comme l'un des points de son ordre du jour la préparation des prochaines élections à travers une feuille de route déjà arrêtée par M Ahmed Ouyahia, SG du parti. Le troisième parti de l'Alliance présidentielle, le MSP prépare son activité électorale en silence, à l'intérieur même de ses instances nationales, avant de les répandre à la base. Pour le moment, l'ex-Hamas fait dans le tâtonnement du terrain et la sonde de ses militants, préalable au recueil des candidatures. Cependant, il y a lieu de constater un certain regain de mécontentement de ses militants quant à la gestion organique et politique de Bouguerra Soltani. Le MSP n'est pas à l'abri de la généralisation de la grogne. Viennent ensuite, les autres partis politiques à l'image du FNA, Enahdha, le PT, le RCD, le FFS et El-Islah, qui mènent des actions programmées pour prendre part à ce processus, chacun selon sa méthode et sa situation interne. Au regard de cette actualité anticipée en relation avec les prochaines élections locales, il semble que l'ensemble de la classe politique a tiré les leçons des dernières législatives pour désigner des candidats de consensus et surtout éviter l'effritement des rangs. De prime abord, le FLN et le RND se battent difficilement pour arrêter leurs listes de candidats. Ils font face à une masse de candidatures au niveau local. Le choix sera difficile à faire par les commissions de candidatures. La multiplication des listes de candidats indépendants relevée lors du scrutin législatif du 17 mai dernier, ira crescendo au mois de novembre. Certains militants de partis sont habitués à ne pas vouloir endosser leur véritable couleur politique. Ils ont souvent opté à se présenter sous le label d'indépendant pour satisfaire une partie de leur électorat et surtout répondre à l'esprit tribal qui émerge dans toutes les régions du pays à la veille de chaque scrutin. A l'approche de la date des prochaines élections communales et de wilaya, la question de la révision des listes électorales est plus que jamais d'actualité au sein de l'administration. L'opération d'assainissement du fichier électoral lancée par le ministère de l'Intérieur a touché les mal inscrits au niveau de chaque commune. La révision annuelle des listes électorales, qui interviendra à partir du premier octobre, finalisera les listes électorales au niveau de chaque circonscription sous le contrôle de la justice. L'autre point d'actualité lié à ces élections locales réside dans la révision des codes communal et de wilaya et qui devrait intervenir d'ici au mois de novembre. A travers ces deux textes, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales semble vouloir asseoir de nouveaux principes pour la gestion des communes, notamment par le transfert des compétences qui relevaient auparavant de l'Etat vers la collectivité. Il s'agit, selon nos sources, d'une grande autonomie de fonctionnement. Selon nos sources, le prochain code communal tend à davantage de décentralisation au niveau local. Il favorise la mobilisation des populations en vue d'un développement à la base durable et vise à créer un cadre institutionnel de participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques. Ainsi, il est question de larges prérogatives communales avec des compétences claires.