Au sein du parti, on est sûr de reprendre la majorité à la Chambre haute, jusque-là détenue par le RND. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et Chef du gouvernement est très optimiste quant à l'issue des prochaines élections sénatoriales prévues le 28 décembre prochain. Réunissant le comité exécutif (groupe des sept) élargi aux ministres FLN (Boujemaâ Haïchour, Tayeb Louh, Abdelaziz Ziari, Djamel Ould-Abbès) dans la soirée de mardi dernier, au siège national du parti à Hydra (Alger), autour de la stratégie électorale de sa formation lors de ce rendez-vous politique, Abdelaziz Belkhadem a indiqué au sortir de cette réunion que “notre ambition au FLN est de remporter la majorité au Sénat”. Interrogé à l'issue de cette réunion de plus de trois heures et demie, qui s'est achevée tard dans la soirée, sur les chances dont jouit son parti pour prétendre rafler la majorité à la Chambre haute du Parlement, le leader de la formation majoritaire dans les assemblées locales élues (APC et APW) et à l'Assemblée nationale a indiqué sur un ton confiant et affirmatif : “Mais bien sûr que le FLN a toutes les chances de remporter la majorité au Sénat !” Même si Belkhadem n'a pas voulu donner plus de précisions à ce sujet, les chances pour le FLN de rafler la majorité au Sénat sont bien réelles et se fondent sur des données objectives. En ce sens qu'elles se basent sur le fait que le corps électoral, lors de ce renouvellement de la moitié des membres élus de la Chambre haute du Parlement, est défini par le nombre des élus locaux au niveau des Assemblées populaires communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW). Et la formation du Chef du gouvernement détient la majorité dans quarante-six wilayas au niveau de ces assemblées locales sur les quarante-huit existantes. Il n'y a que deux wilayas, Tizi Ouzou et Béjaïa en l'occurrence, qui échappent au parti de Belkhadem puisque la majorité en leur sein est détenue par le FFS. Théoriquement donc, le FLN devrait à l'issue de ce renouvellement du Sénat (comprenant aussi bien les 48 élus locaux que les 24 sénateurs du tiers présidentiel qui auront été désignés par le chef de l'Etat à travers un décret présidentiel) rafler une quarantaine de sièges. Et même s'il ne parvenait à décrocher que trente sièges, cela lui suffirait à renverser la vapeur et à remporter la majorité détenue jusque-là par le Rassemblement national démocratique (RND), le parti de Ahmed Ouyahia, l'ancien Chef du gouvernement. Statistiquement parlant, le RND détient 53 sénateurs et verra le départ de 35 parmi eux, tandis que le FLN détient 32 et verra le départ de 15 de ses sénateurs. Quoi qu'il en soit, le parti de Belkhadem met les bouchées doubles pour déclasser le RND. C'est ainsi que lors de la réunion de mardi dernier, la stratégie électorale du FLN par rapport à ce rendez-vous électoral a été arrêtée. Il s'agit concrètement parlant de tenir des élections primaires dans chacune des mouhafadhate (structure de base) du parti à travers l'ensemble du territoire national. Ces primaires qui débutent à partir d'aujourd'hui devraient impérativement se clôturer avant le 5 décembre prochain, nous explique-t-on au parti puisque la date limite de dépôt des dossiers de candidatures a été fixée au 13 décembre prochain par le ministère de l'Intérieur. Et ce sont les membres du comité exécutif en plus des ministres présents à la réunion qui auront à superviser ces élections primaires. Aussi, les animateurs du comité exécutif présents (Amar Tou, Saïd Bouhedja, Abdelkader Bounekraf, Amar Saïdani, Salah Goudjil) n'ont pas émis de restrictions aux postulants au Sénat en s'abstenant de définir des critères de candidatures aux élections sénatoriales. Ils se sont contentés de reformuler les classiques critères d'âge (40 ans), de probité et de popularité. Toutefois, cette instance décisionnelle aura son mot à dire à l'issue des élections primaires. En ce sens qu'elle aura à désigner parmi les deux à trois candidats qui seront élus par leurs pairs (les élus locaux) celui ou celle qui pourra le mieux représenter le FLN au Sénat. NADIA MELLAL