Au moment où surgit et resurgit devant tout le monde la nébuleuse terroriste, l'état de paix, de coopération politique et économique entre les grandes puissances n'est pas la paix de toute la planète. L'Algérie, dont les blessures d'une tragédie nationale saignent encore, observe ce paysage mondial heurté et ravagé par des rapports internationaux inégaux tant sur les plans politique, économique que sécuritaire. Face à cette situation " court le fil rouge " de la fidélité de l'Etat algérien à sa lutte contre le terrorisme, l'autre leitmotiv, celui de la solidarité nationale, souligne que la conjoncture actuelle exige un front uni, engagé dans cette lutte. Cet engagement de tous reste le thème clé du moment. L'Algérie, forte par sa puissance et sa capacité face à la montée du terrorisme, est en permanence à jour sur ce fléau brûlant et épineux qui ne touche pas uniquement l'Algérie mais d'autres pays. L'essentiel est de savoir si tous les Etats et peuples prendront conscience de cette bourrasque qui souffle avec une force aveugle sur la région. De petites victoires ont été enregistrées ici et là contre les groupes terroristes, mais est-ce suffisant ? Cela n'égale pas les succès remportés par l'ANP, les services de sécurité et les patriotes sur les sanguinaires. L'Algérie, comme vient de le déclarer le président Abdelaziz Bouteflika, est confrontée au défi sur le plan sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme : " Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques du terrorisme que nous n'avons de cesse de combattre ". Le terrorisme extensif a fait irruption au Mali au point que l'Etat malien s'est vu contraint de céder la place et le terrain à des forces militaires étrangères et même d'abandonner la défense de son territoire. Peut-on s'attendre à ce que les Etats et les peuples africains restent plus longtemps confrontés à cette ingérence étrangère au détriment du rôle de défense du territoire par les institutions légitimes. Mais, faut-il le dire, le contexte international n'est pas toujours favorable aux Africains de s'unir. L'échec d'une certaine lutte internationale contre le terrorisme ne saurait conduire à proclamer l'idéologie occidentale, la fin du terrorisme à travers les continents. Il s'agit d'inventer de nouveau rapports, de nouvelles formes de coopération militaire et sécuritaire. En réalité, c'est ce même phénomène terroriste qui agite toute la région. Ce qui se passe au Sahel en témoigne. Il est donc nécessaire d'en tirer les conclusions. La conjoncture aussi bien que la nouvelle donne sécuritaire placent les Etats africains devant de nouvelles responsabilités et rendent nécessaire un nouvel examen de leurs stratégies. Aujourd'hui, la lutte antiterroriste ne saurait avoir de prise que si elle s'accompagne de " démonstrations " militaires et sécuritaires concrètes. Il s'agit pour les Etats africains de souscrire à un engagement solidaire et responsable qui se refuse de se soumettre aux vicissitudes que leur imposent la nature et la conjoncture. C'est dire que l'expérience algérienne dans ce domaine devrait être enrichissante pour tous, et qui a permis au peuple algérien de réussir dans une voie qui ne peut être porteuse que de sécurité, de paix et de progrès. Une tradition de ne compter que sur ses propres forces.