Le patronat exprime sa satisfaction du fait que les pouvoirs publics ont opté pour le partenariat public-privé. C'est bien un discours nouveau dont l'implication également nouvelle consiste à ce que l'entrepreneur privé national aura à suppléer en l'absence d'investisseurs étrangers privés. C'est une revendication déjà presque ancienne qu'avait faite le patron de Cevital. Généralement, les entreprises privées étrangères veulent bien acheter des actions dans les entreprises privées algériennes mais pas dans les entreprises publiques algériennes, car c'est l'entreprise privée qui entre dans l'économie de marché. L'entreprise publique ne peut pas prendre des décisions à risque, et, en plus, l'entreprise étrangère privée est autonome et ne peut pas s'engager avec une entreprise qui n'est pas autonome. On parle plus aisément du " partenariat privé algérien privé étranger " que du partenariat privé algérien-public ou de partenariat privé étranger public-algérien. Cela ne fait pas tellement longtemps qu'il a été décidé de tenter l'aventure du partenariat public privé. Cette déclaration d'intention est restée en l'état. Les gestionnaires publics et les équipes dirigeantes d'entreprises privées avaient décidé de se rencontrer souvent dans le siège du Forum. Ils avaient fait un bon bout de chemin ensemble. Maintenant, ils vivent séparés. Qu'est-ce qui a bien pu les séparer ? Une séparation traduit toujours le refus de continuer à partager les mêmes conditions, à cohabiter ensemble et à regarder ensemble dans la même direction pour des projets communs. La question pourrait toujours se poser de savoir à quelles raisons obéit la séparation du secteur public et du secteur privé, soit une sortie collective des entreprises publiques du forum des chefs d'entreprise. Le fait qu'il s'agissait de l'ensemble des entreprises publiques autorise à penser que la décision n'était pas prise par les chefs des entreprises du secteur public en toute autonomie. Serait-ce parce que le Forum par le biais de son président, avait été assez critique et pourtant de manière constructive ? Les représentants du secteur public (ou alors ceux qui les auraient instruits à cet effet) pensaient-ils que des raisons politiques avaient motivé la critique formulée à l'égard du gouvernement ? Quelle serait alors la mission assignée aux chefs des entreprises publiques à l'intérieur de ce Forum ou dans leurs relations avec celui-ci? Cette séparation induit de fait la possibilité ou plutôt la volonté de ne pas donner une suite concrète à une proposition (ou un appel) formulée par exemple par le patron de "Cevital " dans le sens d'une innovation par le biais de la conclusion d'un partenariat " secteur public-secteur privé ". Cette recommandation qui est en fait une innovation mériterait certainement une étude approfondie au nom de l'intérêt général, plus particulièrement dans ce contexte probablement durable de la réduction fort importante du flux des IDE. Cette proposition fut émise quand il avait fait également une autre proposition pour la création d'un pôle industriel autour d'un projet global centré sur le port à créer de cap Djinet. Le patron de Cevital qui tente d'accéder au statut de " champion " de l'industrie nationale autant par la diversification de ses investissements que par sa force de proposition pense que pour l'économie algérienne, il faudrait absolument défendre les partenariats " public-privé ". Cette nouvelle alliance pourrait amener le secteur industriel à connaître une croissance durable.