Selon les résultats d'une étude réalisée par la Bourse d'Alger et le PNUD, l'Algérie devrait atteindre une capitalisation boursière de 40 milliards (mds) de dollars pour relancer son marché financier, encore à la traîne. "L'ordre de grandeur du marché algérien, comme objectif cible, devrait atteindre une capitalisation boursière de 40 mds de dollars avec 150 sociétés cotées en Bourse et un taux de rotation annuel de 10%, soit 4 mds de dollars", indique-t-on du côté de la COSOB, selon les résultats d'une étude sur la réforme du marché financier algérien menée conjointement par la COSOB, la Bourse d'Alger et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La même source indique cependant que ce montant de capitalisation boursière devrait correspondre à la taille réelle de l'économie algérienne, dont le financement est supporté actuellement par les banques, le budget de l'Etat ainsi que par le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes, alimenté par les recettes supplémentaires de pétrole. Mais il a été proposé de retenir comme objectif dans cinq ans le quart de cette capitalisation boursière, soit 10 mds de dollars, ce qui représente environ 5% du PIB de l'Algérie. Avec seulement trois entreprises cotées à savoir Alliance assurances, Aurassi et Saidal, la capitalisation de la Bourse d'Alger s'élève à fin 2012 à 13,3 milliards de DA seulement (179 millions de dollars). Pour atteindre cet objectif à moyen terme, il est nécessaire d'introduire 38 sociétés en Bourse avec le montant d'un milliard de dollars négocié par an, précise-t-on auprès de la COSOB (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse). La réforme recommande ainsi un objectif d'introduire une dizaine de sociétés par an pour un volume d'opération de l'ordre de 500 millions de dollars. La deuxième proposition retenue dans ce projet de réforme incite un engagement d'actions sur l'offre et la demande du marché essentiellement par des exonérations fiscales pour les entreprises cotées en Bourse et leurs actionnaires, et également par l'amélioration des conditions de fonctionnement du capital risque. Cet axe de la réforme comprend aussi la diversification des produits financiers à travers l'introduction de nouvelles catégories de valeurs mobilières, et de produits immobiliers qui seront émis par des sociétés d'investissement ainsi que le développement des émissions et cotation des sukuks, relève-t-on de même source. Par ailleurs, le modèle d'organisation et de fonctionnement du marché financier proposé par cette étude devrait élargir la composition de la COSOB en intégrant des professionnels du marché et en redistribuant les prérogatives entre la Commission d'une part et la Bourse d'Alger et Algérie Clearing d'autre part. A ce titre, l'autorité de régulation qui est la COSOB devrait intervenir uniquement sur la délivrance du visa pour l'entrée en Bourse. L'admission de l'entreprise en Bourse revient quant à elle à la SGBV (Bourse d'Alger). Ainsi l'entrée en Bourse se fera désormais en deux étapes successives: un visa provisoire sur un prospectus intermédiaire et le visa définitif sur le prospectus complété des éléments relatifs à l'opération. Ce nouveau schéma organisationnel inclut la mise en place d'un fonds d'indemnisation clients en charge de la garantie titres. Le projet de réforme vise aussi la réorganisation des métiers du marché, l'identification des structures des sociétés intervenant sur le marché financier et la modernisation du cadre juridique. 29 banques et établissements financiers dont 14 à capitaux étrangers A la fin de l'année 2011, l'Algérie comptait 27 banques et établissements financiers selon le dernier rapport de la Banque d'Algérie. Et aujourd'hui, et toujours selon la dernière liste élaborée par la BA et définissant les banques et établissements financiers agréés par la banque centrale jusqu'au 2 janvier 2013, la place bancaire algérienne compte, en plus des 6 banques publiques existantes depuis les années 1960, quatorze (14) banques à capitaux étrangers dont une à capitaux mixte. En d'autres termes en 2012, deux nouvelles sociétés de leasing, Ijar Leasing Algérie et El Djazair IJAR ont été agréées. Et il est important de signaler au passage qu'aucune banque n'a été cependant agréée l'année dernière. Ainsi et d'une manière générale, on compte donc vingt (20) banques et neuf (9) établissements financiers dont cinq spécialisés dans le leasing qui activent actuellement en Algérie, selon la même source. Il faut rappeler que le Conseil de la Monnaie et du Crédit (CMC) avait augmenté en 2008 le capital minimum des banques et succursales de banques à 10 milliards de DA contre 2,5 milliards de DA auparavant. Le capital minimum des établissements financiers avait été quant à lui porté de 500 millions de DA à 3,5 milliards de DA. Questions crédits, la Banque d'Algérie note qu'en 2012, les 20 banques de la place ont accordé près de 4.300 milliards de DA de crédits à l'économie. Soit exactement une hausse de 15,3% par rapport à 2011, voire de 17% en intégrant les créances non performantes, selon la dernière note de conjoncture de la BA. Par ailleurs et sur l'ensemble de ces crédits, dont près de la moitié était à long terme, 2.249 mds de DA ont été destinés aux entreprises privées, soit 52,33% des crédits, dont 295,5 mds de DA ont été alloués aux ménages (6,88%). Concernant la part du secteur public, elle a été de 47,66% en 2012 avec plus de 2.048 mds de DA de crédits, alors que celle des administrations locales a été infime avec 442.000 DA de crédits (0,01%). Et ces vingt (20) banques et neuf (9) établissements financiers, fonctionnent avec le réseau des banques publiques comprenait 1.083 agences à fin 2011 et celui des banques privées et établissements financiers en comptait 343 agences. L'Algérie disposait à cette date d'un guichet bancaire pour 25.700 habitants et de 2,6 comptes bancaires par personne en âge de travailler. D'autre part, le canal du crédit bancaire ''reste potentiellement important en matière de financement de l'investissement productif et de la croissance hors hydrocarbures en Algérie avec un rôle désormais plus accru des banques commerciales dans le développement des crédits sains à l'économie" souligne la note rendue publique récemment.