La déclaration faite , hier, par Pyongyang selon laquelle la Corée du Nord était en "état de guerre" avec le Sud résulte d'une erreur de traduction, ont affirmé, hier, les autorités nord-coréennes, précisant qu'il s'agissait seulement de la volonté de Pyongyang de réagir "selon les lois du temps de guerre" à toute agression étrangère. "A partir de ce moment, les relations entre le Nord et le Sud seront régies selon les lois du temps de guerre", indique une déclaration spéciale du gouvernement nord-coréen, citée par la télévision nord-coréenne. Le document souligne qu'"en cas de provocations contre la Corée du Nord, cette dernière frappera les bases américaines à Guam, à Hawai et en Corée du Sud, ainsi que les bases militaires sud-coréennes et la résidence présidentielle à Séoul". Début mars, Pyongyang a rompu tous ses accords avec Séoul, y compris l'accord de non-agression conclu il y a 50 ans, en représailles aux manœuvres conjointes effectuées par les Etats-Unis et la Corée du Sud. Dans la nuit du 29 mars, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong, a ordonné de placer les missiles en position de combat en vue d'une frappe éventuelle sur la partie continentale des Etats-Unis et sur les bases américaines en Corée du Sud et dans le Pacifique. Washington prend les menaces nord-coréennes au sérieux La Maison Blanche a indiqué qu'elle prenait au sérieux l'annonce de la Corée du Nord selon laquelle elle était en état de guerre contre le Sud, tout en notant que les menaces de Pyongyang n'étaient pas inhabituelles. Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué non constructif de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en relations étroites avec notre allié sud-coréen, a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité. La Corée du Nord venait d'annoncer qu'elle entrait formellement en état guerre contre le Sud, dernière en date d'une série de déclarations provocantes au cours des dernières semaines, alimentant des inquiétudes internationales sur la situation dans la péninsule coréenne. Pyongyang a aussi averti que toute provocation entraînerait rapidement une escalade vers un conflit nucléaire. Dans son communiqué, la porte-parole du Conseil national de sécurité cherche aussi à replacer la dernière annonce de la Corée du Nord dans le contexte d'une série de menaces rhétoriques du régime de Kim Jong-Un. Nous voudrions aussi noter que la Corée du Nord a une longue histoire de rhétorique belliqueuse et de menaces et que l'annonce d'aujourd'hui est conforme à un schéma familier, a déclaré Mme Hayden, ajoutant que les Etats-Unis étaient parfaitement capables de se protéger et de protéger leurs alliés en Asie. Nous continuons à prendre des mesures additionnelles contre la menace nord-coréenne, dont fait partie notre plan pour augmenter le nombre des avions d'interception basés sur le sol américain ainsi que les radars d'avertissement et de dépistage, a-t-elle dit. Un peu avant, le porte-parole adjoint à la Maison Blanche Josh Earnest avait déclaré à des journalistes: nous nous coordonnons de manière très proche non seulement avec nos alliés, mais aussi avec la Russie et la Chine qui sont aussi très désireuses de trouver une solution pacifique à la situation. Moscou appelle à une retenue maximale De son côté, la Russie a appelé, hier, les deux Corées et les Etats-Unis à faire preuve d'une responsabilité et d'une retenue maximales après que les Nord-Coréens ont annoncé qu'ils étaient en état de guerre avec Séoul. Nous attendons des deux camps qu'ils exercent une responsabilité et une retenue maximale et que personne ne franchisse le point de non-retour, a dit une agence de presse publique russe, Grigori Logvinov, responsable russe chargé de la Corée au ministère des Affaires étrangères. Nous ne pouvons naturellement pas rester indifférents au moment où une escalade de la tension a lieu à nos frontières orientales, a ajouté le diplomate. Nous ne pouvons que nous inquiéter. La Russie, a-t-il dit, est en contact permanent avec ses partenaires engagés dans les négociations à six sur le nucléaire nord-coréen (les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis et le Japon). Par ailleurs, une source diplomatique citée par la même source a fait l'éloge de la position de Washington et de Séoul dans la crise actuelle. La situation est bien sûr très tendue et dangereuse mais il y a des éléments encourageants: la réaction des Etats-Unis et de la Corée du Sud est mesurée et calme jusqu'à un certain point, selon cette source.