L'inflation s'est légèrement modérée en mars en Russie, à 7,0% en glissement annuel, un niveau qui reste bien supérieur aux objectifs de la banque centrale, selon des statistiques officielles publiées avant-hier. Par rapport à février, les prix à la consommation ont progressé de 0,3% (contre +0,6% en février par rapport à janvier), a précisé l'institut fédéral des statistiques Rosstat. Ils sont en hausse de 1,9% depuis le début de l'année. L'inflation avait atteint en février son plus haut niveau depuis août 2011, à 7,3% en glissement annuel. Les prix alimentaires restent la principale source de la poussée inflationniste observée en Russie depuis plus de six mois. Ils ont augmenté de 0,4% en mars par rapport à février, entraînés par le pain (+1,4%), les pâtes (+1,0%), autant de produits qui subissent les effets de la mauvaise récolte de céréales l'été dernier. Dans la catégorie des fruits et légumes, carottes, betteraves, choux et pommes de terre se sont renchéris de plus de 2%. Les prix des boissons alcoolisées, après avoir subi des hausses de taxes au début de l'année, continuent de s'envoler (+1,4%), tirés par la vodka (+1,9%). Parmi les rares produits en baisse figurent la viande (-0,8%) et le sucre (-0,8%). Le niveau élevé de l'inflation est la raison mise en avant par la banque centrale russe pour maintenir son principal taux directeur à 8,25% depuis septembre. Elle vise une hausse des prix dans une fourchette de 5% à 6%/. Statu quo monétaire Lors de sa dernière réunion mardi, elle a de nouveau opté pour le statu quo malgré le brusque coup de frein que subit l'activité économique ces derniers mois. Le gouvernement, qui a reconnu la semaine dernière qu'il ne pourrait pas tenir ses objectifs de croissance, a exprimé plusieurs fois son mécontentement face au niveau élevé des taux qui brident selon eux l'activité. La plupart des économistes estiment que l'inflation devrait ralentir dans les mois à venir, permettant à l'institution d'ouvrir d'ici à l'été le robinet du crédit avec une baisse de taux pour soutenir le redémarrage de l'économie. La banque centrale a d'ailleurs décidé mardi d'abaisser certains taux de refinancement à long terme, une mesure considérée par les observateurs comme un premier pas vers un assouplissement monétaire plus franc. "L'inflation devrait vraisemblablement revenir au second semestre, probablement au quatrième trimestre, à un niveau correspondant à nos objectifs" (5%-6%), a déclaré mercredi un vice-président de la banque centrale, Sergueï Chvetsov, cité par les agences russes. En 2012, l'inflation s'était élevée à 6,6%, après 6,1% en 2011 qui constituait son plus bas niveau depuis la fin de l'URSS.