La Banque d'Algérie a poursuivi, en 2009, sa politique de résorption de l'excès de liquidités. Afin de compléter la mise à niveau du cadre opérationnel de la politique monétaire, en cohérence avec les développements récents au niveau international suite à la crise financière, le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté, en mai 2009, un nouveau règlement en matière d'interventions de la Banque d'Algérie sur le marché monétaire, ses opérations hors marché ainsi que les instruments de politique monétaire. Il s'agit d'un cadre réglementaire détaillé portant à la fois sur les opérations de refinancement des banques, les opérations de reprises de liquidité excédentaire sur le marché monétaire et sur les facilités (de prêts et de dépôts) à l'initiative des banques. Ce qui apporte désormais de l'innovation à la conception et la mise en œuvre de la politique monétaire en Algérie. Ainsi, la Banque d'Algérie est dotée d'une instrumentation monétaire lui permettant de continuer à faire face au phénomène d'excès de liquidités, en contexte de risques à la hausse pour la stabilité des prix en 2009. Malgré le ralentissement de l'inflation dans les pays partenaires de l'Algérie au second semestre 2008, le rythme de l'inflation en glissement annuel en Algérie a baissé légèrement, passant de 5,8 % en décembre 2008 à 5,2 % en juin 2009. En moyenne annuelle, l'inflation a augmenté de 0,4 point de pourcentage, passant de 4,5 % en décembre 2008 à 4,9 % en juin 2009, soit le taux d'inflation le plus élevé de la décennie. Cette évolution vient confirmer la série croissante des taux d'inflation annuelle moyenne depuis trois ans. Alors que la tendance mondiale est à la nette décélération de l'inflation, voire une inflation négative aux Etats-Unis et dans la zone euro, l'évolution des prix en Algérie fait émerger un nouveau défi d'inflation endogène forte, d'autant plus que le premier semestre 2009 est caractérisé par une contraction monétaire. Aussi, l'inflation est endogène et n'est plus générée, dans des proportions significatives, par la hausse des produits agricoles importés comme en 2007 et 2008 ; l'inflation importée s'amenuisant considérablement. Le différentiel d'inflation de l'Algérie et de l'Europe des quinze, mesuré par l'écart des taux d'inflation annuels moyens, défavorable à l'Algérie, ne cesse de s'amplifier, passant de 1,2 point de pourcentage en décembre 2008 à 3,1 points en juin 2009. Au premier semestre 2009, la forte augmentation des prix des produits alimentaires (6,8 % en glissement annuel), tirée par la dérive des prix des produits agricoles frais (14,3 % en un an), émerge comme le principal déterminant du processus inflationniste endogène qui caractérise l'année en cours. La hausse significative des prix des services (6,7 %), quant à elle, contribue à la hausse du niveau général des prix.