Un éventuel tir de missile par la Corée du Nord ne constituerait pas une surprise pour Washington, a affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, après le déplacement par le régime de Pyongyang de deux missiles sur la côte orientale du pays. Nous ne serions pas surpris de les voir agir de la sorte, a déclaré Jay Carney, en notant que ce pays avait effectué de tels tirs dans le passé. Lors de son point de presse quotidien, il a aussi renouvelé l'appel des Etats-Unis aux autorités nord-coréennes pour qu'elles mettent fin à leurs provocations. La Corée du Nord a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est, alimentant les craintes d'un tir imminent. Elle a aussi averti avant-hier qu'elle ne pouvait garantir la sécurité des missions diplomatiques à Pyongyang à compter du 10 avril en cas de conflit. Les missiles en question, les Musudan, ont été montrés publiquement pour la première fois à l'occasion d'un défilé militaire en octobre 2010. Ils auraient une portée théorique de 3 000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Un drone au Japon pour surveiller Pyongyang L'armée américaine est sur le point de déployer un avion espion sans pilote sur une de ses bases au Japon. Washington souhaite ainsi renforcer sa surveillance de la Corée du Nord soupçonnée de préparer un tir de missile, a indiqué hier la presse japonaise. Un exemplaire de drone Global Hawk devrait être stationné sur la base aérienne américaine de Misawa, au nord du Japon. Il s'agirait alors du premier déploiement d'avion de surveillance de ce type dans l'archipel, selon le quotidien de droite "Sankei Shimbun", qui cite des sources gouvernementales. L'armée américaine aurait d'abord informé le Japon le mois dernier de ses projets de déploiement de cet avion quelque part entre juin et septembre. L'exécution de ce plan aurait cependant été avancée en raison des activités de la Corée du Nord qui se montre de plus en plus menaçante à l'égard des pays voisins et des Etats-Unis. Kaesong toujours fermé Les tensions se sont amplifiées autour de la péninsule coréenne depuis décembre, quand Pyongyang a lancé une fusée à longue portée et encore en février lorsque le régime a effectué son troisième essai nucléaire, s'attirant de nouvelles sanctions de l'ONU. Samedi matin, l'accès à Kaesong, devenu un pion stratégique dans la guerre des mots que se livrent Pyongyang et Washington. La Corée du Nord refuse depuis mercredi l'entrée du site aux quelque 53 000 Sud-Coréens qui s'y rendent quotidiennement pour y travailler. Plusieurs camions sud-coréens chargés de ravitailler le site ont été contraints de rebrousser chemin sur injonction nord-coréenne. Réunion ministérielle Russie-Otan Les ministres des Affaires étrangères de Russie et des pays de l'Otan qui se réuniront à Bruxelles le 23 avril prochain se pencheront sans doute sur la situation autour de la Corée du Nord, a annoncé hier une source diplomatique européenne. "A la lumière des derniers événements, tout porte à croire que la discussion portera sur la situation autour de la Corée du Nord", a indiqué l'interlocuteur de l'agence, évoquant la future réunion ministérielle du Conseil Russie-Otan. La péninsule coréenne connaît un net regain de tension ces dernières semaines. La Corée du Nord a transporté la veille un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte orientale et l'a hissé sur un lance-missiles mobile, alimentant les craintes d'un tir imminent qui aggraverait encore plus une situation déjà explosive. Selon des experts américains, ce tir pourrait être réalisé à l'occasion des célébrations du 101e anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-song (né le 15 avril 1912).
Sécurité des ambassades en péril après le 10 avril Pyongyang s'est déclaré incapable de garantir la sécurité des ambassades à partir du 10 avril en cas de conflit, a annoncé le Foreign office qui a rappelé à la Corée du nord son obligation de protéger les missions diplomatiques. Le discours du gouvernement nord-coréen est de dire qu'à partir du 10 avril, il sera incapable de garantir la sécurité des ambassades et des organisations internationales dans le pays dans l'éventualité d'un conflit, a déclaré une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. La Corée du Nord a la responsabilité en vertu de la Convention de Vienne de protéger ses missions diplomatiques, a-t-elle rappelé. Nous pensons que les Nord-Coréens ont adopté cette démarche dans le cadre de leur offensive rhétorique selon laquelle les Etats-Unis sont une menace pour eux, a-t-elle poursuivi. Elle a confirmé que les autorités britanniques avaient été interrogées par Pyongyang sur leur intention de maintenir ou non leur ambassade, comme Moscou. D'après ce que nous avons compris, il s'agissait pour les Nord-Coréens de demander si les personnels des ambassades avaient l'intention de partir, plutôt que de leur conseiller de partir, a indiqué la porte-parole du Foreign Office. Elle a ajouté que la Grande-Bretagne réfléchissait aux prochaines étapes, en ne citant comme éventualité qu'une révision des conseils aux voyageurs. La veille un diplomate russe a indiqué que la Corée du Nord avait proposé à Moscou d'envisager l'évacuation de son ambassade et que cette offre avait également été faite aux autres missions diplomatiques dans la capitale nord-coréenne. L'ambassadeur tchèque à Pyongyang a également indiqué que la Corée du Nord avait recommandé l'évacuation du personnel compte tenu de l'aggravation de la situation dans la péninsule. Plusieurs ambassades réfléchissent à une évacuation Les chefs de missions diplomatiques de l'Union européenne présents en Corée du Nord devaient discuter hier d'une éventuelle évacuation en raison de l'aggravation des tensions dans la péninsule coréenne. Le site intercoréen de Kaesong restait fermé. La Corée du Nord, qui a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est, alimentant les craintes d'un tir imminent, a averti qu'elle ne pouvait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques à Pyongyang à compter du 10 avril en cas de conflit. Les chefs des missions diplomatiques de l'UE présents à Pyongyang devaient se réunir "pour discuter d'une position commune et d'une action commune" concernant leur personnel diplomatique, a annoncé le ministère bulgare des Affaires étrangères. Ces pays, outre l'Allemagne, sont le Royaume-Uni, la Suède, la Pologne, la Roumanie, la République tchèque et la Bulgarie. Mais aucun pays ne semblait avoir de projet immédiat d'évacuation et certaines capitales estimaient qu'il ne s'agissait que d'une nouvelle manœuvre nord-coréenne pour faire monter la pression. Berlin estime qu'à ce stade son ambassade peut travailler Le ministère allemand des Affaires étrangères a estimé hier qu'à ce stade son ambassade pouvait travailler en Corée du Nord, tout en précisant que sa sécurité était évaluée en permanence. La sécurité de l'ambassade allemande et son exposition au danger sont évaluées en permanence. Le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle en est continuellement informé. A ce stade, l'ambassade peut travailler en Corée du Nord, a déclaré le ministère allemand, dans un communiqué. En ce qui concerne la sécurité de l'ambassade, il y a des consultations permanentes, particulièrement avec les autres partenaires étrangers, qui ont eux aussi des ambassades en Corée du Nord, a-t-il ajouté. Le ministère allemand, qui a huit diplomates en poste à Pyongyang, a de nouveau condamné, dans son communiqué, la rhétorique guerrière de la Corée du Nord, la qualifiant de jeu dangereux pour la stabilité de toute la région.