L'art de la conception et de la création du mobilier est revisité sous différentes formes par de jeunes artistes dans "Designers Algériens", une exposition collective dont le vernissage s'est tenu jeudi à Alger en présence de responsables du ministère de la Culture et de nombreux plasticiens. Vingt cinq spécialistes algériens du Design, diplômés en majorité de l'Ecole supérieure des Beaux-arts, exposent jusqu'au 28 mai au Palais des Raïs (Alger) une cinquantaine de pièces, entre fauteuils, chaises, meubles de rangement, tables et autres objets décoratifs, inspirées du patrimoine culturel algérien ou de thématiques urbaines. Ces objets, qui sont artistiques et utilitaires à la fois, ont été fabriqués avec l'aide d'artisans sur une idée originale de chaque designer à partir de différents matériaux (bois, plexiglas, cuir, céramique, etc.) sur un délai de quelques mois. Chaque artiste propose ainsi une vision alliant confort et plaisir esthétique, où s'exprime une grande variété de lignes et de formes : des plus épurées comme dans les tabourets en bois et la table de Souad Delmi Bouras à celles plus symboliques et enchevêtrées chez Leila Mammeri. Cette dernière s'est inspirée des motifs géométriques de la culture amazighe dans un grand meuble de rangement en bois et plexiglas. Un concept de mobilier titré en langue amazighe "Amlili" (rencontre) et qui joue sur "le mélange des matières et des références (modernes et anciennes)", explique-t-elle. Les références à la culture algérienne se retrouvent également dans les tables basses "algéroises" en cuivre de Reda Ighil qui restitue avec un regard neuf et des couleurs plus vives, la beauté de ce meuble symbolisant la convivialité. Avec une vision originale et attentive à l'aérodynamique des formes, Adam Selmati propose, pour sa part, de faire coïncider l'univers de l'automobile avec celui de la décoration d'intérieur dans un siège rouge vif en tôle tenu par un ressort d'amortisseur qu'il a nommé "greffe". D'autres artistes à l'exemple de Karim Sifaoui et Zinnedine Touafek explorent le design de la mode à travers des robes, traditionnelles (Bedroun, Karakou) chez le premier, plus moderne chez le second. Organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), cette exposition a été montrée pour la première fois à l'Institut du monde arabe de Paris (Ima) entre juin et septembre 2012.