Le pétrole était en baisse hier dans les échanges matinaux en Asie, les investisseurs attendant la publication des chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut aux Etats-Unis, premier consommateur d'or noir au monde. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 24 cents, à 93,96 USD, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai également glissait de 12 cents, à 106,11 dollars. Les "investisseurs se montraient prudents" dans un marché orienté à la vente après une séance la veille portée par un accès de faiblesse du billet vert qui favorise l'achat d'actifs libellés en dollar, a noté Ric Spooner, analyste chez CMC Markets à Sydney. Le département américain de l'Energie (DoE) avait fait état la semaine dernière d'une forte augmentation des stocks de pétrole brut. Il devrait de nouveau annoncer une hausse des réserves, synonyme d'un recul de la demande en produits pétroliers, qui pèsera sur les cours. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, cette hausse tournerait autour de 1,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 5 avril. Les réserves d'essence de la première économie mondiale devraient pour leur part avoir baissé de 1,5 millions de barils, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) reculé de 900 000 barils. Outre le repli du dollar, les prix du pétrole avaient été stimulés la veille par les chiffres de l'inflation chinoise moins élevée qu'attendu, à 2,1% sur un an en mars, qui laisse à Pékin une marge suffisante pour un éventuel assouplissement monétaire de nature à stimuler la reprise du pays, deuxième plus gros consommateur de brut au monde. La veille, les cours du pétrole ont terminé la séance en hausse à New York, aidés par un accès de faiblesse du billet vert qui favorisait l'achat d'actifs libellés en dollar dans un marché attendant les chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a gagné 84 cents à 94,20 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 106,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,57 dollar par rapport à la clôture de la veille. "Le recul du dollar face aux principales devises a stimulé le marché de l'énergie", selon Robert Yawger de Mizuho Securities USA. Cette évolution de la monnaie américaine a en effet tendance à favoriser l'acquisition de produits vendus en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Autre facteur encourageant pour les investisseurs: la révision à la hausse par l'agence américaine d'information sur l'Energie de sa prévision de prix moyen en 2013 du baril de WTI à 93,92 dollars, soit "une hausse d'environ deux dollars par rapport à sa précédent estimation" de mars, a indiqué M. Yawger. La progression du prix du brut a par ailleurs été alimentée par "la publication d'une inflation chinoise moins élevée qu'attendu par le marché", qui a ralenti à 2,1% sur un an en mars, a remarqué Bart Melek, de TD Securities. Si ce chiffre est interprété comme un signe de fragilité de la reprise de la croissance dans la deuxième économie mondiale, il laisse à Pékin une marge suffisante pour un éventuel assouplissement monétaire de nature à stimuler la reprise du pays, deuxième plus gros consommateur de brut au monde. De telles mesures permettraient aussi aux investisseurs d'obtenir plus de liquidités pour effectuer des achats de matières premières. Les tensions géopolitiques autour de l'Iran et de la Corée du Nord ont aussi participé au regain de vigueur du marché, selon M. Yawger. Téhéran a en effet inauguré mardi deux mines d'extraction d'uranium, un pas de plus dans son programme nucléaire controversé alors que les négociations avec les grandes puissances sur ce sujet traînent en longueur. Pyongyang a de son côté réitéré sa menace de "guerre thermonucléaire" et conseillé aux étrangers présents en Corée du Sud d'évacuer le pays. Les investisseurs restaient toutefois prudents avant la publication des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis. Les autorités américaines vont en effet "probablement faire part d'une nouvelle hausse des stocks, qui devraient atteindre leur plus haut niveau en 22 ans", a souligné Matt Smith, de Schneider Electric. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,2 million de barils des stocks de brut lors de la semaine achevée le 5 avril.