Les cours actuels du pétrole, à environ 90 dollars le baril, sont satisfaisants, a estimé lundi le directeur général de Total, ajoutant qu'une nouvelle hausse du brut n'affecterait pas l'économie mondiale. "Tant que nos investissements sont rentables, les cours actuels du pétrole sont satisfaisants", a déclaré Christophe de Margerie lors d'un déplacement au Qatar qui a souligné que la fourchette était plutôt pour lui de 70 à 90 dollars. L'Arabie saoudite avait déclaré samedi être en faveur d'un baril compris entre 70 à 80 dollars. Le pétrole a continué sa progression lundi, le brut pour livraison janvier CLc1 s'échangeant à 89,17 dollars le baril vers 14h15 GMT. Christophe de Margerie a estimé que la hausse des cours n'était pas due à la spéculation. Selon lui, "la demande va continuer à augmenter à long terme. Les prix seront donc plus élevés." L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé samedi, comme prévu, de maintenir sa politique de production pendant deux ans. Les cours du pétrole ont grimpé jusqu'à plus de 90 dollars la semaine dernière alors que l'Europe, les Etats-Unis et des endroits de l'Asie de l'Est ont subi des températures négatives, ce qui conduit en principe à une consommation plus importante que la normale pour cette période de l'année. Les cours du pétrole repartaient à la hausse mardi en cours d'échanges européens, portés par la baisse du billet vert et une demande chinoise robuste, reprenant leur progression de la veille après quelques prises de bénéfices pendant les échanges électroniques en Asie. Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 91,46 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de lundi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier prenait quant à lui 18 cents à 88,79 dollars. Les cours du brut bénéficiaient d'un accès de faiblesse du billet vert, tombé mardi face à l'euro à son plus bas niveau depuis le 23 novembre, un mouvement de nature à favoriser les achats de matières premières libellées en dollars, comme l'or noir, pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais si le dollar fournit un coup de pouce aux cours, "la hausse du brut est surtout soutenue par de bons indicateurs chinois", et la décision du pays, le deuxième consommateur mondial d'or noir, de ne pas relever ses taux d'intérêt, impliquant que la demande devrait rester soutenue, commentait Bjarne Schieldrop, analyste de SEB. Le marché était ainsi conforté par le fait que "les importations de brut de la Chine ont grimpé de 26% en novembre par rapport au mois précédent, et (que) les raffineries chinoises ont transformé 8,96 millions de barils par jour en moyenne pendant le mois, un record", ajoutait M. Schieldrop. Toujours sur le plan de la demande mais cette fois aux Etats-Unis, les investisseurs guettaient mardi la publication des ventes de détail pour novembre ainsi que les chiffres sur l'état des stocks d'hydrocarbures de l'API (American Petroleum Institute), l'association des industriels américains du pétrole, qui précèdent traditionnellement le relevé hebdomadaire du département de l'Energie (DoE). Selon les analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires, les chiffres du DoE devraient faire état pour la semaine achevée le 10 décembre, d'une baisse de 2,7 millions de barils des stocks de brut et de 300.000 barils des réserves de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage), une vague de froid persistante stimulant la demande. Les stocks d'essence devraient pour leur part avoir progressé de 1,9 million de barils. Autre événement scruté par les investisseurs, le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunit mardi, et devrait garder une nouvelle fois son taux directeur au niveau proche de zéro auquel il est fixé depuis deux ans, sur fond de spéculation sur une augmentation du plan d'aide à l'économie annoncé le mois dernier par l'institution. Afin de tenter de hâter le redressement économique, et en particulier d'accélérer les créations d'emplois, la Fed a décidé début novembre d'injecter jusqu'à concurrence de 600 milliards de dollars supplémentaires de liquidités dans le circuit bancaire d'ici à fin juin, pour tenter de faire baisser encore un peu plus les taux à long terme et de stimuler ainsi l'activité.