Les cours du pétrole ont clôturé, avant-hier, en nette hausse, portés par un regain d'optimisme sur la situation dans la zone euro après la présentation du budget espagnol 2013 et par la peur de nouvelles tensions au Moyen-Orient. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a gagné 1,87 dollar à 91,85 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 112,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, avançant de 1,97 dollar par rapport à la clôture de la veille. En Asie, le pétrole s'affichait en hausse, avant-hier matin, en raison d'une chasse aux bonnes affaires après la baisse de la veille, mais les gains étaient limités par la nouvelle flambée d'inquiétudes sur la zone euro. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre gagnait 39 cents à 90,37 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s'appréciait de 29 cents à 110,33 dollars. Les courtiers ont réagi à l'annonce du gouvernement espagnol, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les coupes dans les dépenses et les mesures d'austérité vont apparemment plus loin que ce à quoi le marché s'attendait. Cela rassure sur le fait que l'Union européenne prend des mesures pour tenter de placer la crise de la dette sous contrôle, a-t-il ajouté. Parallèlement, les inquiétudes géopolitiques sur la situation au Moyen-Orient persistent avec l'assemblée générale des Nations unies cette semaine, notamment avec les discours sur le programme nucléaire iranien, a indiqué M. Lipow. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ainsi demandé, avant-hier, devant l'ONU l'établissement d'une ligne rouge claire pour limiter l'enrichissement d'uranium par Téhéran et l'empêcher de se doter de l'arme atomique. Et l'annonce d'une attaque d'une installation pétrolière dans le nord-est de la Syrie a ajouté à la nervosité des investisseurs: selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des inconnus ont fait exploser, avant-hier, à l'aube un oléoduc dans la région syrienne de Hassaka et enlevé le directeur d'une station de pompage de la zone. Les cours ont également été soutenus par l'annonce par l'administration américaine la veille d'une baisse surprise des réserves de brut et de produits raffinés aux Etats-Unis. Les stocks de brut ont précisément reculé de 2,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 septembre alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une hausse de 1,1 million de barils. Les réserves de produits distillés ont, elles, diminué de 500.000 barils, tout comme celles d'essence. Des rumeurs selon lesquelles la Chine va intervenir après la publications de données économiques décevantes ont aussi influencé le marché, selon Phil Flynn, de Prices Future Group. Ces spéculations, qui ont dopé les Bourses asiatiques, ont remonté le moral des investisseurs et ravivé leur appétit pour les actifs jugés risqués, en particulier le pétrole, a noté Myrto Sokou, du courtier Sucden. De nouvelles mesures de soutien des autorités chinoises seraient en effet susceptibles de stimuler l'économie du pays, deuxième consommateur de brut de la planète. Baisse surprise des stocks de pétrole américain Les stocks de pétrole brut ont nettement baissé la semaine dernière aux Etats-Unis, contrairement aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse, selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) publiés la veille. Les réserves de brut ont baissé de 2,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 septembre pour s'établir à 365,2 millions de barils, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une augmentation de 1,1 million de barils. Ces stocks, qui étaient montés début juillet à leur niveau le plus élevé en 22 ans avant de diminuer au cours de l'été, avaient bondi de 10,5 millions de barils sur les deux premières semaines de septembre. Les stocks de produits distillés ont eux aussi, contre toute attente, reculé de 500 000 barils, à 127,7 millions de barils, alors que les analystes pariaient sur une progression de 700 000 barils. Ces réserves incluent le gazole et le fioul de chauffage. Les stocks d'essence ont également affiché un recul de 500 000 barils, à 195,8 millions de barils, contrairement aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 700 000 barils.