Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché prudent avant les chiffres des stocks pétroliers américains, alors que les investisseurs continuaient par ailleurs de digérer le discours du président de la Fed, Ben Bernanke, la veille. À la mi-séance, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, valait 103,76 dollars, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août perdait 38 cents à 88,84 dollars. Les cours du baril restaient cantonnés dans une fourchette étroite, alors que les investisseurs continuaient de décortiquer l'audition du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke devant le Congrès américain la veille. Son discours "avait quelque chose de décevant, qui a alimenté une baisse des cours du brut, car il n'a pas mentionné de nouvelles mesures de soutien" de la banque centrale à l'économie, trompant ainsi les attentes des investisseurs, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. M. Bernanke a ainsi dressé un tableau morose des perspectives économiques des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, et réitéré que son institution était prête à soutenir davantage la reprise, mais sans fournir d'indication sur un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Fed. Cependant, "ce qui compte, c'est qu'il pourrait y avoir davantage de liquidités à court terme (via de possibles d'injections de liquidités de la Fed pour aider l'économie, ndlr), ce qui est de bon augure pour les marchés boursiers et pour les prix du pétrole", tempérait David Hufton, analyste du courtier PVM. En effet, ces injections de liquidités de la Fed sont susceptibles de stimuler les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Par ailleurs, le marché restait sur ses gardes, avant la publication mercredi des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE). "La demande totale de pétrole et de produits pétroliers va concentrer l'attention des opérateurs" alors que restent vives les inquiétudes sur la consommation énergétique américaine, observait Andrey Kryuchenkov.Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état mercredi d'une baisse de 1,1 million de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 13 juillet. Les réserves d'essence, très surveillées durant la saison estivale des grands déplacements en voiture, sont attendus en progression de 800 000 barils, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 1,3 million de barils. En Asie, hier matin, les cours du pétrole s'affichaient en baisse, après les déclarations moroses du président de la Fed Ben Bernanke sur l'état de la santé américaine et l'absence d'indication sur d'éventuelles mesures de relance. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, perdait 26 cents à 88,96 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord échéance septembre cédait 60 cents à 103,40 dollars.