Les soldats britanniques se sont retirés lundi de Bassorah, remettant le contrôle de la plus grande ville du sud de l'Irak aux commandants irakiens. Un contingent de 500 militaires britanniques a achevé avant l'aube son retrait du palais qui lui servait de quartier général à Bassorah, a indiqué le général Mohan Fahed, commandant des opérations militaires dans la ville située à 550 km au sud de Bagdad. Installés dans cette ville majoritairement chiite depuis mars 2003, ces soldats se sont repliés vers une base aérienne fortifiée, à 25 km de Bassorah où ils ont rejoint 5.000 de leurs compatriotes qui assurent l'entraînement des forces irakiennes. La décision de la Grande-Bretagne de mettre fin à sa présence militaire permanente dans la deuxième ville d'Irak ne doit pas être considérée comme le signe d'une défaite, a affirmé le Premier ministre Gordon Brown, lundi. Les quelque 550 soldats britanniques qui étaient encore stationnés dans leur base du Palais de Bassorah, une ancienne résidence opulente de l'ex-raïs Saddam Hussein, en plein centre de la grande ville du sud chiite et premier port du pays, ont bouclé leur retrait lundi à la mi-journée. Selon un communiqué de l'armée britannique, l'opération avait débuté à 22h dimanche soir. "Il n'y a pas eu d'affrontement ou d'attaques contre les forces britanniques durant l'opération", a expliqué un porte-parole militaire, le commandant Matthew Bird. "La remise formelle du palais (aux forces irakiennes) aura lieu dans un proche avenir", a-t-il ajouté. Les troupes qui étaient basées dans le palais de Bassorah depuis l'invasion de 2003 ont rejoint les 5.000 soldats britanniques déjà cantonnés dans un camp militaire sur une base aérienne dans la périphérie de la ville. Ce retrait relance les questions sur l'avenir du rôle de la Grande-Bretagne en Irak, bien que le Premier ministre Gordon Brown se soit jusqu'ici refusé à fixer un calendrier pour un éventuel retrait de toutes les forces britanniques. Interrogé lundi par la BBC pour savoir si ce retrait ne pouvait pas s'apparenter à une retraite, Gordon Brown a répondu: "Que ce soit bien clair. Ce redéploiement est prévu de longue date et il s'agit d'une réaffection organisée du palais de Bassorah vers la base aérienne de Bassorah". Le Premier ministre a souligné que les troupes britanniques seront encore capables d'intervenir à Bassorah si les forces irakiennes en ont besoin. "Ce retrait signifie essentiellement qu'à présent nous quittons notre fonction combattante dans les quatre provinces dont nous avions la charge pour nous consacrer progressivement à une fonction de surveillance et de supervision", a dit Brown. "Nous pouvons nous consacrer à la formation (...) Nous pouvons intervenir à nouveau en certaines circonstances. L'objectif ultime étant de remettre aux forces de sécurité irakiennes le contrôle exercé par l'armée britannique". Dimanche, le ministère de la Défense avait rappelé qu'il espérait confier aux forces irakiennes toutes les responsabilités en matière de sécurité concernant la province de Bassorah, majoritairement chiite, d'ici l'automne. Gordon Brown doit annoncer la future stratégie britannique en Irak lors d'un discours devant le Parlement le mois prochain.