Trois personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées, avant-hier, dans deux violentes explosions lors du marathon de Boston (nord-est des Etats-Unis), un carnage en plein centre-ville immédiatement dénoncé par le président Obama. Alors que, près de 12 ans après les attentats du 11 Septembre, le pays sous le choc se demandait s'il venait d'être victime d'une nouvelle attaque terroriste, le président américain n'a pas utilisé le mot "attentat". Mais s'adressant solennellement aux Américains depuis la Maison Blanche, il a promis que les auteurs du carnage devraient "rendre des comptes". "Nous n'avons pas encore toutes les réponses. Nous ne savons pas encore qui a fait ça, ou pourquoi", a-t-il déclaré. "Mais nous trouverons, et ceux qui sont responsables, individus ou groupes, sentiront tout le poids de la justice", a-t-il ajouté. Un haut responsable à la Maison Blanche, parlant sous couvert d'anonymat a évoqué un "acte terroriste". "N'importe quel événement avec plusieurs engins explosifs - comme il semble que ce soit le cas - est clairement un acte terroriste", a-t-il déclaré. "Mais nous ne savons pas qui l'a commis, et une enquête exhaustive devra déterminer si cela a été préparé et commis par un groupe terroriste, étranger ou pas". Quelque 26.000 personnes participaient au marathon de Boston, la course la plus ancienne des Etats-Unis, qui attire des coureurs du monde entier, et des milliers de personnes s'étaient massées sur le parcours, pour les encourager, d'autant qu'avant-hier était un jour férié dans l'Etat du Massachusetts. Un enfant parmi les victimes Les deux explosions se sont produites "simultanément", près de la ligne d'arrivée de la course, à environ 50 à 100 mètres de distance, selon le chef de la police de Boston Ed Davis, qui dans la soirée a annoncé que le bilan des morts était passé de 2 à 3. Le gouverneur de l'Etat Deval Patrick a lui évoqué "plus de cent blessés dont certains dans un état grave". Un petit garçon de 8 ans serait l'une des trois victimes, selon des médias américains, et plusieurs des blessés sont aussi des enfants. La première explosion a eu lieu sur le bas-côté de la route empruntée par les coureurs, pavée de drapeaux, et où étaient massés les spectateurs, soulevant une énorme nuage de poussière. Les gens se sont mis à hurler, certains cherchant désespérément à fuir en grimpant sur les barrières. La deuxième explosion a lieu quelques secondes plus tard. Les télévisions ont montré des images de panique, du sang sur les trottoirs jonchés de débris, des véhicules de secours et des brancards. Le chef de la police a appelé la population à la prudence, lui recommandant de rester chez elle, tout comme le gouverneur du Massachusetts qui a également demandé aux Bostoniens de transmettre à la police toute information susceptible de faire avancer l'enquête, désormais dirigée par le FBI. La police a redit dans la soirée qu'elle n'avait pour l'instant aucun suspect en garde à vue. Dans une première conférence de presse, Ed Davis avait également indiqué il n'y avait eu préalablement "aucun renseignement spécifique", sur un risque d'attentat. Une "énorme" explosion "Nous avons vu des gens dont les jambes ont été soufflées", a raconté Mark Hagopian, propriétaire de l'hôtel Mark, situé près de la ligne d'arrivée du marathon. "L'un d'eux n'avait plus de jambes en dessous du genou, mais il était vivant", a-t-il ajouté, confirmant avoir entendu deux explosions. L'une d'elle était "énorme. On en a senti le souffle sur notre figure". La plupart des victimes ont été blessées aux jambes, selon le Boston Medical Center. Plusieurs auraient été amputées. La police avait également fait état dans un premier temps d'une troisième explosion à la Bibliothèque JFK de Boston, mais elle est revenue sur cette information, précisant un peu plus tard que l'incident semblait en réalité "être lié à un feu". Plusieurs villes, dont New York, Washington et San Francisco, ont renforcé leurs mesures de sécurité après le drame. "Nous renforçons la sécurité devant les hôtels et autres lieux connus dans la ville " a notamment déclaré le porte-parole de la police de New York Paul Browne. "Il y a 1.000 membres de la police de New York dévoués à la lutte contre le terrorisme et ils vont être (aux côtés de l'ensemble de la police de la ville) mobilisés à 100% pour protéger notre ville", a précisé le maire de New York Michael Bloomberg, une ville qui n'a jamais oublié les 2 900 morts des attentats du 11 Septembre. Le Sénat à Washington a observé dans la soirée une minute de silence en solidarité avec les victimes. Le marathon de Boston est organisé dans la capitale du Massachusetts depuis 1897. Il est traditionnellement couru le troisième lundi d'avril.