Une fois que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, valide le projet portant nouvelle grille des salaires de la Fonction publique lors du prochain Conseil des ministres, plus d'un million et demi de fonctionnaires pourront bénéficier d'une augmentation conséquente de leurs salaires sur la base d'un seul point indiciaire. Ce point indiciaire avec une valeur de 45 dinars remplacera les 78 points appliqués jusqu'à présent avec une valeur de 12 à 30 dinars, une formule issue de l'ancien Statut général de la Fonction publique, lequel a laissé place au nouveau Statut de la Fonction publique officialisé le 15 juillet 2006. C'est ce qui a été annoncé, hier, par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, lors du point de presse qu'il a tenu au siège du Palais du gouvernement après la réunion de la bipartite à l'issue de laquelle a été paraphée, après deux heures et demi de négociations, la nouvelle grille des salaires. La mise en œuvre de ce cadre juridique doit aboutir, selon M. Belkhadem, a une meilleure gestion des ressources humaines de la Fonction publique et à l'élaboration d'un système de détermination des rémunérations plus adapté à la conjoncture actuelle et aux missions de l'administration publique et permettre la réhabilitation des qualifications et mettre en place une grille des salaires cohérente, correspondant à une grille des niveaux des qualifications des fonctionnaires et agents publics. Le projet porte sur un nouveau système de classification de l'augmentation indiciaire pour les hautes fonctions, un système pour les cadres et les agents publics, préparer une grille des niveaux de qualification pour travailler dans la Fonction publique, définir les aspects indiciaires, définir la valeur du point indiciaire, intégrer la rémunération à la nouvelle grille indiciaire, le système d'indemnisation et définir le pacte financier et enfin l'exécution du nouveau système. Il est à noter que l'application dépend non seulement de la validation du chef de l'Etat mais aussi de l'élaboration des statuts particuliers, une opération qui est toujours en cours et risque de traîner jusqu'à la fin de l'année. Suite à cette situation la Centrale syndicale réunira dans les prochains jours ses 12 fédérations afin de les inciter à finir leur travail portant sur ses statuts. Pour sa part, le gouvernement mettra en place un mécanisme pour appliquer cette augmentation au cas où les statuts particuliers ne seraient toujours pas finis. Bien qu'aucune fourchette ni échéance pour l'application de ces augmentations n'aient été données par le gouvernement concernant l'augmentation des salaires des fonctionnaires, cette dernière sera intégrée dans la loi de finances de 2008. Par ailleurs, le risque de voir le taux d'inflation augmenter s'est posé avec acuité. Dans ce contexte le chef du gouvernement a expliqué que le gouvernement entreprendra des mesures dans ce cadre en soulignant que l'inflation est causée en premier lieu par les importateurs. Il est utile de souligner que le projet portant la nouvelle grille des salaires a, comme premier objectif, d'encourager le fonctionnaire et créer une classe moyenne afin d'assurer la stabilité sociale, puisqu'une fois ce nouveau système validé par le chef de l'Etat, il n'y aura plus d'anarchie dans les augmentation des salaires et le passage d'un grade à un autre sera mieux géré, d'autant que cette revalorisation sera basée sur un seul point indiciaire qui est la qualification au lieu des 78 points qui n'avaient rien à voir avec la compétence du fonctionnaire. Techniquement parlant, la valeur du point indiciaire est de 45 dinars, cette valeur sera multipliée par le grade pour obtenir la valeur de l'augmentation. En outre, le nouveau système de revalorisation parle de 17 catégories au lieu de 20 dans l'ancien système avec 7 autres sous-divisions. Ces catégories, qui sortent de la classification sont divisées en quatre groupes ; le premier est celui de la conception qui commence de la catégorie 11 à 17 et englobe aussi les 7 sous-divisions le second est celui de l'application qui englobe la catégorie 9 à 10 ; le troisième groupe est celui de la maîtrise qui touche les catégories 7 et 8 et enfin le groupe de l'exécution qui englobe les catégories 1 à 6. Ces groupes sont divisés dans la rémunération dans la Fonction publique du 1er au 12e grade. Concernant la classification de la qualification, il s'agit de deux échelons, le premier est le point indiciaire verticale qui débute du niveau de la 6e année et le second qui est le point indiciaire horizontal englobe les 7 sous-divisions hors classement, ce dernier englobe les professeurs et les chercheurs de l'université et les maîtres assistants dans les hôpitaux universitaires qui sont le sommet de la grille indiciaire. A ce titre, le chef du gouvernement a souligné que dans l'ancien système général de la Fonction publique l'éventail dans la grille des salaires était de 7.8 à 3.3, mais avec la nouvelle grille des salaires, ce dernier est devenu de 3.3 à 7.5 ce qui permet, selon M. Belkhadem, d'aérer la grille des salaires. Il est à noter que le projet en question sera examiné lors du prochain Conseil de gouvernement d'ici deux semaines. Par ailleurs, M. Belkhadem a tenu à exprimer particulièrement, la préoccupation du gouvernement quant à l'amélioration constante du pouvoir d'achat des citoyens. "Cette rencontre est le témoin et la preuve tangible de la volonté des pouvoirs publics à faire toujours plus et à trouver les solutions aux problèmes qu'imposent les mutations socioéconomiques", a dit le chef de l'Exécutif. M. Belkhadem a parlé de "défi" induit par la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC et l'accord d'association conclu avec l'UE. "Les grands défis nous imposent de mettre l'intérêt du pays au dessus de tout", a-t-il lancé. Dans son discours, le chef du gouvernement a souligné la volonté des pouvoirs publics d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et de parachever, à travers cette bipartite, "les résultats auxquels nous sommes parvenus au cours des précédentes réunions". De son côté, le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a situé cette rencontre avec le gouvernement en tant qu'instrument de parachèvement et de finalisation des différentes étapes de négociations. "C'est un long cheminement enclenché en 1991", a-t-il rappelé. L'UGTA "est persuadée que la stabilité est une des conditions primordiale du fonctionnement optimal des services de l'Etat", a-t-il ajouté. "La nouvelle grille des salaires contribuera, à coup sûr, à conforter les missions des services publics et les grandes fonctions dévolues à l'Etat", a souligné le patron de la Centrale syndicale, précisant que "cette nouvelle grille des salaires s'inscrit en exécution des recommandations du Pacte national".