Le groupe automobile Chrysler s'attend à perdre 10 000 dollars sur chaque batterie de Fiat 500 qu'il vend en Californie, a déclaré son patron Sergio Marchionne. Un nouveau modèle de Fiat 500 peut parcourir 174 kilomètres par gallon (3,8 litres) d'essence et 139 kilomètres avec une recharge de batterie. Mais le coût réel de la voiture fait essuyer au constructeur une forte perte sur chaque vente, a affirmé M. Marchionne lors d'un discours au banquet annuel de la Société des ingénieurs de l'automobile. Nous perdrons 10 000 dollars par voiture. Le faire à grande échelle relèverait du masochisme industriel, a-t-il déclaré. De fait, Chrysler prévoit de ne vendre que quelques centaines de voitures électriques en Californie, pour se conformer à l'obligation fixée par cet Etat aux constructeurs d'offrir aux consommateurs ce type de véhicules sur son marché, le plus important marché pour les véhicules neufs aux Etats-Unis. Malgré d'importantes aides gouvernementales, les ventes de véhicules électriques et hybrides, n'ont représenté que moins de 0,5% du total des voitures vendues aux Etats-Unis l'an dernier. Nous devons innover, a estimé M. Marchionne. Il y a dix ans, l'hydrogène était annoncé comme une véritable révolution. Maintenant, ce sont les véhicules électriques a-t-il dit, ajoutant: Les régulateurs devraient adopter une position neutre vis-à-vis des choix technologiques. Nous ne pouvons pas anticiper tous les cas de figures possibles, a-t-il souligné. Malgré son scepticisme vis-à-vis de cette technologie, le patron du constructeur a fait valoir que Fiat était reconnue comme le constructeur le plus éco-performant d'Europe. En Amérique du nord, Chrysler a franchi un cap dans la réduction des gaz à effet de serre en produisant en série la première camionnette marchant au gaz naturel compressé d'Amérique du nord, a-t-il souligné notamment. M. Marchionne, a réaffirmé sa conviction dans le fait que seuls cinq ou six très grands constructeurs automobiles devraient survivre. Ni Chrysler ni Fiat n'auraient pu survivre seuls, a-t-il dit, seule la fusion leur ayant permis de faire les investissements nécessaires dans de nouvelles lignes de production. Je pense que pour dégager un bénéfice substantiel, un constructeur doit produire au moins 6 millions de véhicules par an et au moins un million par plateforme de production, a-t-il dit. Nous -les groupes Chrysler et Fiat- avons déjà achevé la mise en commun de nos trois principales structures de production qui permettront de fournir plus de 80% de nos volumes totaux, a-t-il ajouté.