Le Conseil de sécurité a encouragé, avant-hier, le Maroc à mieux respecter les droits de l'Homme au Sahara occidental mais sans charger la mission de l'ONU sur place d'enquêter dans ce domaine comme le voulait Washington. La résolution adoptée à l'unanimité encourage les parties à poursuivre l'action qu'elles mènent chacune pour renforcer la promotion et la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental. La résolution prolonge le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), jusqu'au 30 avril 2014. Les Etats-Unis avaient d'abord présenté un texte qui, pour la première fois, chargeait la Minurso de surveiller et de faire un rapport sur le respect des droits de l'Homme, au grand dam des Marocains. Washington a, finalement, renoncé à inclure les droits de l'Homme dans le mandat de la Minurso, une des rares missions de l'ONU dans le monde sans mandat dans ce domaine. Rabat s'est immédiatement félicité du succès de son bras de fer avec Washington. Un communiqué du Palais royal prend note avec satisfaction de cette résolution, qui confirme les paramètres incontournables de la solution politique. Ahmad Boukhari satisfait Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a déclaré que la nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a le mérite de souligner ''l'attachement du Conseil au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination comme fondement de la solution politique au conflit créé par l'occupation marocaine''. Cette déclaration du représentant sahraoui vient en réaction à l'adoption jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle cet organe de décision des Nations unies a réitéré son appel à une ''solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental'', tout en soulignant ''l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme'' au Sahara occidental occupé par le Maroc. Prenant note de cette résolution, M. Boukhari a observé que la question des droits de l'homme avait occupé une ''grande place'' dans le débat qui a eu lieu entre les membres du Conseil de sécurité et dans les médias. Saluant la démarche du gouvernement américain, M. Boukhari a indiqué que le Front Polisario espère que ''l'esprit et l'objectif de l'initiative des Etats-Unis primeront dans l'avenir'' et, partant de là, que le Conseil de sécurité ''mette ainsi un terme à la politique des deux poids deux mesures en matière des droits de l'homme au détriment du peuple sahraoui, qui porte atteinte à la crédibilité'' du Conseil. Par ailleurs, M. Boukhari a estimé que la résolution du Conseil avait le mérite de souligner son ''attachement au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination comme fondement de la solution politique au conflit créé par l'occupation marocaine''. Dans ce contexte, le représentant sahraoui a affirmé que le peuple sahraoui, convaincu de la justice de sa cause et du soutien de la communauté internationale à son droit inaliénable à l'autodétermination et indépendance, ''poursuivra sa légitime lutte pour la liberté et la dignité''. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc lequel est soutenu par la France. L'Algérie a bien accueilli la résolution L'Algérie a accueilli avec "satisfaction" l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution sur le Sahara occidental appelant à une solution politique "juste, durable et mutuellement acceptable en faveur de l'autodétermination" du peuple du Sahara occidental et à "l'amélioration de la situation des droits de l'Homme" des Sahraouis dans les territoires occupés. "L'Algérie accueille avec satisfaction l'adoption, ce jour, par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara occidental", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, ajoutant que l'Algérie se réjouit de l'engagement du Maroc et du Front Polisario, à "continuer à œuvrer sous l'égide des Nations unies pour parvenir, à travers des négociations directes, à une solution qui pourvoit à l'autodétermination". Il a souligné que l'Algérie se félicitait de "la constance de l'engagement des Nations unies et de la communauté internationale pour un règlement juste et durable, basé sur une solution politique mutuellement acceptable devant permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies ainsi que des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité". "L'Algérie souligne la vigilance manifestée par la communauté internationale sur la question de la protection et l'observation effective des droits de l'Homme au Sahara occidental et prend note de la nécessité d'un accès régulier et sans entraves pour les mécanismes onusiens dûment mandatés, les organisations et les observateurs étrangers des droits de l'Homme", a ajouté M. Belani. En sa qualité de pays voisin, observateur du processus de règlement, l'Algérie "continuera d'apporter sa contribution à ce processus de décolonisation qui relève de la seule responsabilité des Nations unies", a affirmé le porte-parole du MAE.