“Ce que nous allons faire en termes de modernisation du marché des actions est d'abord de solliciter des opérateurs économiques publics à ouvrir leur capital sur le marché”, a indiqué Karim Djoudi. Le ministre des Finances a annoncé, samedi, une série d'actions et de mesures pour faciliter l'accès des opérateurs économiques, notamment les PME, au marché financier. Les pouvoirs publics envisagent, en particulier, de créer “un compartiment du marché spécifique aux PME” avec des conditions d'accès beaucoup “plus simples” et “moins contraignantes” et de réduire les charges et les coûts d'entrée sur le marché, a indiqué M. Djoudi dans un entretien accordé à l'APS. La création d'un marché dédié aux petites et moyennes entreprises (PME) répond aux besoins de soutien des objectifs du plan quinquennal 2010/2014 à travers des conditions favorables : un environnement favorable au développement de la PME, à savoir le lancement d'un vaste programme de mise à niveau des PME ; l'existence d'investisseurs institutionnels et de gestionnaires d'actifs suite à la création par des banques de sociétés de capital investissement et des mesures fiscales encourageant l'introduction en Bourse et aux multiples avantages qu'offre un tel compartiment. Par ailleurs, la création d'un compartiment dédié aux PME offre à celles-ci de multiples avantages, entre autres un financement direct qui complète le financement bancaire, un accès à des ressources stables destinées au financement du haut de bilan, des opportunités d'investissement et de sortie pour les sociétés de capital investissement… Le marché dédié aux PME se caractérise par la création d'une fonction essentielle : l'accompagnateur en Bourse dénommé “promoteur en Bourse”. Il s'agit d'un nouvel acteur de la place financière d'Alger qui est appelé à faire la promotion et l'accompagnement des PME au niveau de la Bourse d'Alger. Le promoteur en Bourse ou Listing Sponsor peut être une banque, un établissement financier, un intermédiaire en opérations de Bourse ou une société d'analyse et de conseils financiers et juridiques. Le ministre des Finances a reconnu que le marché des actions demeure le “point faible” du marché financier en Algérie. Trois titres seulement sont cotés, EGH El-Aurassi, le groupe Saidal et dernièrement Alliance Assurances. Pour le ministre des Finances, “la contrainte (pour le marché des actions) est que les opérateurs (...) hésitent à aller vers ce marché car ils n'ont pas le statut juridique voulu (SPA) et il y a aussi la contrainte de transparence et du niveau d'ouverture du capital”. “Ce que nous allons faire en termes de modernisation (de ce segment) est d'abord de solliciter des opérateurs économiques publics à ouvrir leur capital sur le marché”, a indiqué le ministre, ajoutant que les autorités financières du pays envisagent d'élargir la gamme des produits de Bourse. “Plus de cent entreprises algériennes réunissent les conditions d'entrée en Bourse. Elles sont donc éligibles à la Bourse d'Alger”, avait indiqué en novembre 2010 le président de la Cosob. Pour rappel, les pouvoirs publics ont, à maintes reprises, annoncé des listes d'entreprises publiques qui devaient être introduites en Bourse. Mais rien n'a été fait. Au contraire, la privatisation d'un nombre important d'entreprises publiques, entre 2003 et 2008, s'est déroulée en dehors de la Bourse. Ce choix du gouvernement à l'époque fait que la Bourse d'Alger se retrouve, aujourd'hui, seulement avec trois entreprises introduites en 1998 et 1999 et la dernière cette année. Même s'il ne joue pas encore un rôle significatif dans le financement de l'économie nationale, le marché financier en Algérie continue à intéresser des émetteurs et des professionnels. La Cosob a enregistré deux demandes de levée de fonds d'émetteurs privés de droit algérien auprès des institutionnels pour un emprunt obligataire et auprès du grand public pour une augmentation de capital. Elle a également examiné et approuvé la demande de constitution d'un IOB privé national avec un partenaire étranger pour assurer des services d'investissement au niveau du marché. Plusieurs entreprises privées, entre autres NCA de Rouiba, Maghreb leasing, ont manifesté leur intérêt pour la Bourse. Ces opérations constituent des opportunités intéressantes pour le marché, mais elles restent le résultat d'actions isolées et non portées par un environnement dynamique et professionnel.