A l'occasion du mois de Ramadhan et afin de contribuer à augmenter le pouvoir d'achat du ménage algérien, le groupe Cevital a annoncé hier une baisse des prix sur tous ses produits alimentaires. Annoncée lors de la conférence de presse organisée au siège du groupe, cette baisse coûtera, selon le PDG de Cevital, M. Issaad Rebrab, la bagatelle de 171 millions de dinars, soit plus de 17 milliards de centimes. Se disant fier de le faire, M. Rebrab a indiqué que cette décision constitue "notre manière de marquer notre solidarité nationale pour le mois de Ramadhan". L'occasion a été donnée pour le premier responsable de Cevital de revenir sur les dernières flambées des prix des produits de base ainsi que sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour les endiguer. A ce titre M. Rebrab a salué l'exonération de la TVA décidée par les pouvoirs publics sur l'importation de la pomme de terre sans pour autant approuver la baisse des droits de douanes. En effet, selon lui cette exonération des droits de douanes est une erreur. Soutenir le prix de la pomme de terre, mais pas avec les droits de douanes, a-t-il estimé. M. Rebrab a, à l'occasion, réitéré son appel aux pouvoirs publics concernant la suppression ou la diminution de la TVA sur les produits de base. Il a émis le vœu de voir cette proposition se concrétiser dans la loi de finances 2008. Pour ce qui est de la crise de la pomme de terre, M. Rebrab pointe du doigt le manque de centrale logistique. "Nous sommes un pays agricole où il doit y avoir des exedents de production", estime-t-il. Cevital, a ajouté M. Rebrab, a décidé d'investir dans les centrales logistiques, pour justement essayer de jouer le rôle de régulateur. Par ailleurs, le groupe compte se lancer dans le conditionnement de certains produits. Concernant la question de la réévaluation du dinar, M. Rebrab ne partage pas la vision du FCE qui, récemment, l'a recommandée au gouvernement. En effet, le patron de Cevital a estimé que ce n'est pas le moment de le faire. La réévaluation est, selon lui, un couteau à double tranchant puisque cela implique une augmentation artificielle du pouvoir d'achat du citoyen. C'est dangereux pour notre balance des payements. Cela va se traduire par plus d'importation donc plus de dépenses pour des produits qu'on n'aura pas produit. En d'autres termes, c'est subventionner la production étrangère au détriment de la production nationale. Pour M. Rebrab, à la place d'une réévaluation, une revalorisation des bas salaires en plus d'une réduction de la TVA serait plus indiquée.