La France devrait lancer en 2015 ou 2016 un appel d'offres pour des grands parcs d'hydroliennes, a proposé un rapport sur les énergies marines rendu public avant-hier, une mesure à laquelle la ministre de l'Energie Delphine Batho a apporté son soutien. Le rapport, réalisé par les administrations des ministères de l'Energie, des Transports et du Redressement productif, suggère de lancer ce premier appel d'offres de typiquement 300 à 500 mégawatts pour ces turbines marines produisant de l'électricité à partir des courants. Ces parcs commerciaux, dont la puissance totale correspond environ à celle de chacun des grands parcs éoliens en mer prévus au large des côtes françaises, seraient ensuite construits au cours de la période 2016-2020. En attendant, le rapport propose de lancer au cours du troisième trimestre 2013 un appel à manifestation d'intérêt (AMI) pour construire des fermes pilotes dans trois zones propices: le raz Blanchard et le raz Barfleur, au large du Cotentin, ainsi que le passage du Fromveur, au large du Finistère. Ces trois parcs de 5 mégawatts minimum, qui bénéficieraient d'un tarif d'achat bonifié, seraient eux construits en 2014-2016, suggère le rapport. La ministre de l'Energie et de l'Environnement, Delphine Batho, a promis que l'AMI serait lancé avec un tarif d'achat avant la fin du premier semestre, soit plus vite que ce que préconise le rapport. En se réjouissant que le rapport confirme le potentiel important des énergies marines tant en termes énergétiques qu'industriels, elle a soutenu l'idée du lancement d'ici 2016 d'un grand appel d'offres. C'est le but, a souligné Mme Batho. La France est derrière le Royaume-Uni, le pays d'Europe avec le plus grand potentiel dans l'énergie hydrolienne. Plusieurs grands groupes industriels tricolores (DCNS, Alstom, EDF, GDF Suez...) se sont positionnés sur le créneau, qui a jusque-là plutôt été développé par des entreprises britanniques ou irlandaises. Le rapport établit également un calendrier, qualifié par les auteurs de plutôt volontariste et optimiste pour éviter de perdre du temps, pour les autres nouvelles énergies en mer. Pour l'éolien flottant, qui a l'avantage de pouvoir être installé en eaux plus profondes que les éoliennes fixes, le texte suggère un appel d'offres pour des fermes pilotes en 2014 ou 2015, puis un autre pour des installations commerciales vers 2018-2020.Pour les houlomoteurs, qui transforment l'énergie des vagues et de la houle en courant, l'appel d'offres pour des pilotes serait pour 2015-2016, pour le lancement de projets commerciaux à partir de 2020-2022. Enfin pour les énergies thermiques des mers, qui consistent à utiliser dans les zones tropicales le différentiel de température entre l'eau chaude des surfaces et l'eau froide en profondeur, le rapport évoque le lancement de projets commerciaux de 20 mégawatts chacun, là aussi à horizon 2020-2025.