Les Bourses européennes ont terminé la semaine en légère hausse, avant-hier, dans un marché calme après une semaine ponctuée de jours fériés dans plusieurs pays européens. "La hausse est surtout générée par les liquidités massives mises dans le circuit par les banques centrales" mais ne repose pas sur l'économie, souligne Olivier Noël, gérant chez Turgot Asset Management. Selon lui, "certains investisseurs qui avaient beaucoup de liquidités, ne voyant pas le marché baisser, ont perdu patience et ont investi même si le marché est plus cher". L'Eurostoxx 50 a gagné 0,44% La Bourse de Paris a terminé en hausse (+0,64%), l'indice CAC 40 gagnant 25,25 points à 3 953,83 points, s'approchant du seuil des 4 000 points, dans un volume d'échanges faible de 2,5 milliards d'euros. Côté entreprises, les publications ont "apporté un soutien aux marchés actions européens", à l'image d'ArcelorMittal (+4,16% à 10,09 euros). Le groupe sidérurgique a publié des chiffres en demi-teinte mais supérieurs aux attentes. Il a tiré dans son sillage Aperam (+2,90% à 10,04 euros) et Eramet (+2,35% à 87,66 euros). Sanofi (+2,46% à 85,13 euros) a soutenu la cote, au lendemain du versement du dividende. France Télécom (+2% à 8,35 euros) fait également partie des hausses. Renault a progressé de +2,12% à 52,4 euros et dans son sillage Peugeot PSA Citroën de +2,25% à 6,19 euros. Les valeurs cycliques ont terminé la séance en hausse, à l'image de Saint Gobain (+0,98% à 32,61 euros), Schneider Electric (+0,46% à 58,82 euros) ou encore Lafarge (+0,38% à 53 euros). Les bancaires ont terminé en ordre dispersé. Société Générale a perdu 2% à 30,06 euros, Crédit Agricole 1,89% à 6,91 euros. BNP Paribas a fini en légère hausse de 0,29% à 44,67 euros. La Bourse de Londres a clôturé en hausse de 0,49%, l'indice FTSE-100 prenant 32,24 points à 6 624,98 points. Plus forte progression de l'indice, l'opérateur de télécommunications BT a bondi de 12,26% à 309,5 pence. Le voyagiste TUI Travel a pris de son côté 1,85% à 346,9 pence tandis que les banques ont également gagné du terrain à l'image de HSBC (+1,96% à 744,8 pence) ou de Barclays (+1,42% à 314,4 pence). Le groupe minier Anglo American a lâché 4,56% à 1.591 pence tandis que le groupe aérien IAG a cédé 1,64% à 275,9 pence. La Bourse de Francfort a terminé en hausse, l'indice vedette Dax prenant 0,19% à 8 278,59 points, son plus haut niveau en clôture et le MDax des valeurs moyennes 0,46% à 13 893,50 points. Sur le Dax, l'opérateur télécom Deutsche Telekom a fini en première position des valeurs, gagnant 2,17% à 9,74 euros. Le conglomérat industriel Thyssenkrupp a terminé en hausse de 0,27% à 15,05 euros, dans le sillage de son concurrent ArcelorMittal, leader mondial de l'acier. Les valeurs bancaires ont terminé dans le rouge, Deutsche Bank cédant 1,63% à 36,20 euros et Commerzbank 0,67% à 10,43 euros, tout comme le constructeur automobile Volkswagen (-0,88% à 157,65 euros) et l'équipementier sportif Adidas (-0,61% à 82,90 euros). La Bourse suisse a poursuivi son ascension, l'indice SMI finissant en hausse de 1,05% à 8 177,85 points, son plus haut niveau depuis janvier 2008. Adecco s'est adjugé 4,33% à 54,20 francs suisses après la publication la veille de chiffres rassurants sur l'emploi aux Etats-Unis. Le réassureur helvétique Swiss Re a cédé 1,27% à 74,00 francs suisses. Richemont a de son côté reculé de 0,56% à 79,45 francs suisses. La Bourse de Madrid a clôturé en baisse de 0,33% à 8 544,5 points, à l'issue d'une semaine calme, marquée par une émission obligataire réussie qui a permis à l'Espagne de lever 4,6 milliards d'euros en obligations à 3, 5 et 13 ans, aux taux les plus bas en trois ans. Santander a baissé de 1,56% à 5,5 euros, BBVA a cédé 0,89% à 7,493 euros et CaixaBank a perdu 0,95% à 2,818 euros. La Bourse de Milan a gagné 1,13% à 17 284 points, emmenée par les valeurs bancaires. La banque Mediobanca a grimpé de 5,70% à 5,12 euros après des commentaires d'analystes favorables. Même tendance pour Unicredit, qui a gagné 2,36% à 4,16 euros et Generali, qui s'est adjugé +0,69% à 14,63 euros. A l'inverse, BMPS a reculé de 2,01% à 0,2149 euro après la lourde dégradation infligée par l'agence Moody's. La Bourse de Bruxelles a terminé quasiment stable (-0,04%) à 2 729,77 points. La plus forte baisse de l'indice Bel-20 a été enregistrée par le groupe métallurgique Bekaert qui a annoncé mercredi une baisse de 10,8% de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Le titre a lâché 3,92% à 21,46 euros. En revanche, Belgacom (+1,52% à 17,42 euros) et Befimmo-Sicafi (+1,69% à 51,40 euros) ont affiché les plus fortes hausses de l'indice. La Bourse de Lisbonne a clôturé en hausse, l'indice PSI-20 gagnant 0,18% à 6 275,60 points. Energias de Portugal (EDP) a progressé de 0,69%, tandis que le groupe pétrolier Galp s'est apprécié de 0,80%. En revanche, la filiale pour les énergies renouvelables d'EDP a terminé dans le rouge, à -0,56%. Pour le secteur bancaire, BCP a gagné 1,90%, tandis que BES a cédé 1,36% et BPI 0,27%. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a fini en hausse de 0,56% à 361,17 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par Philips, qui a gagné 3,77% à 21,58 euros alors qu'à la baisse, le groupe d'exploitation gazière et pétrolière Fugro a perdu 3,12% à 43,84 euros.
Tokyo s'envole, les exportateurs ravis du dollar à 100 yens La Bourse de Tokyo s'est envolée, avant-hier, grâce à la montée du dollar au-dessus des 100 yens, un phénomène qui dégage l'horizon de l'économie japonaise, cinq mois après l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a bondi de 2,93%, ou 416,06 points, à 14 607,54 points, tiré aussi par l'envolée d'actions d'entreprises bénéficiant d'informations de bon augure. Le Nikkei a fini ainsi à son plus haut niveau depuis plus de 5 ans, après un gain de quelque 60% en six mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 2,43%, prenant 28,77 points à 1 210,60 points. Les investisseurs ont salué la poursuite de la dépréciation du yen, qui a franchi une nouvelle étape la veille avec la montée du dollar au-delà des 100 yens à New York, une première depuis plus de quatre ans. Le mouvement s'est poursuivi à Tokyo et à la clôture de la Place tokyoïte vers 06:00 GMT, le dollar cotait 101,02 yens, contre 100,55 yens la veille en clôture. "Le franchissement des 100 yens par le dollar n'a pas surpris, mais l'impact n'en est pas moins très positif pour l'économie japonaise à court terme", a expliqué Masamichi Adachi, économiste à la banque d'affaires JP Morgan. La dépréciation du yen augmente la compétitivité des produits nippons à l'étranger, ainsi que la valeur des revenus des groupes japonais encaissés hors de l'archipel, une fois convertis en yens. "Même s'il y a quelques effets négatifs pour les importateurs, ils seront plus que compensés par la revitalisation des exportateurs", a souligné M. Adachi. D'autant que les grands groupes nippons font souvent les deux, achetant des matières premières pour vendre des produits finis. Les géants japonais des secteurs phares de l'automobile et de l'électronique se plaignaient depuis des années de la vigueur de la monnaie nippone, considérée comme une valeur refuge par les investisseurs par temps économique difficile. Le yen avait débuté son ascension lors de la crise financière internationale de 2008-2009 et l'avait accentuée en raison d'inquiétudes pour la stabilité de la zone euro. Le dollar avait chuté jusqu'à 75,32 yens le 31 octobre 2011, son plus faible niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais le yen s'est déprécié de façon rapide après la dissolution de la Chambre des députés japonaise en novembre dernier et les promesses du champion de la droite (alors dans l'opposition), Shinzo Abe, de pousser la banque centrale du Japon (BoJ) à amplifier sa politique d'assouplissement monétaire. Cette dévaluation de fait de la monnaie nippone s'est accélérée après la victoire aux élections législatives du parti de M. Abe qui est redevenu Premier ministre fin décembre. Des poids-lourds de la Bourse de Tokyo en ont bénéficié à plein avant-hier: Panasonic a bondi de 3,73% à 749 yens tandis que Toyota a progressé de 5,03% à 6 050 yens. Les profits du premier constructeur d'automobiles mondial vont en effet augmenter de 40 milliards de yens cette année (300 millions d'euros) pour chaque yen gagné par le dollar sur le marché des changes, a souligné Toshiyuki Kanayama, courtier chez Monex Securities. La chute du yen a certes son revers de la médaille, notamment une hausse de la facture énergétique, malvenue dans un Japon post-Fukushima quasi-privé de réacteurs nucléaires. Mais "le Japon est une économie qui importe des ressources et exporte des biens manufacturés", rappelle M. Kanayama. "Si les exportateurs améliorent leurs performances, les acheteurs d'hydrocarbures, par exemple les compagnies d'électricité, pourront augmenter leurs tarifs pour répondre au renchérissement de l'énergie". Le recul de la devise nippone a alimenté le spectre d'une guerre des monnaies et plusieurs pays, à l'instar des Etats-Unis début avril, ont appelé Tokyo à ne pas se lancer dans une "course à la dévaluation". Mais le gouvernement nippon et la BoJ maintiennent que l'affaiblissement du yen n'est pas l'objet, mais une simple conséquence, de l'assouplissement monétaire. "La politique monétaire vise à sortir de la déflation" qui entrave la troisième puissance économique mondiale, a martelé le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga. "C'est une évidence que notre politique est en bonne voie."