"Les autorités algériennes auraient décidé de demander une nouvelle estimation de la valeur de l'opérateur de téléphonie mobile, Djezzy, filiale du russe Vimpelcom, avant d'acquérir une participation majoritaire de 51 % ", append-on hier de diverses sources d'information ayant repris un article de l'agence Reuters, citant une source non identifiée. Quelles que soient les informations rapportées sur ce dossier qui tarde à être clos, il y a lieu de rappeler que le Gouvernement algérien, par la voix officielle du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a confirmé sans aucun détour que l'Algérie maintient sa position concernant l'acquisition de Djezzy et qui se fera " conformément à son droit de préemption ", tel que prévue par la loi de finances de 2009. La valeur de Djezzy est peut-être surévaluée Maintenant, si ces informations rapportées par l'agence Reuters sont crédibles, il se pourrait que le gouvernement algérien ait émis des réserves sur la valeur de cet opérateur de téléphonie mobile. En effet, le prix déjà demandé par Sawaris est de 7,9 milliards de dollars. L'estimation effectuée par le cabinet Sherman et Sterling LLP-France à la demande de l'Algérie, est aussi à l'appréciation des autorités algériennes trop exagérée, étant estimée selon le même cabinet à 6,5 milliards de dollars. Ce chiffre d'affaires, analysé par l'analyste boursier Noureddine Legheliel qui travaille pour le compte de la banque d'affaires suédoise Carnegie, révèle après étude et calculs pointus que " quoi qu'il en soit Djezzy ne pourra jamais coûter 6,5 milliards de dollars, comme il a été estimé par le cabinet juridique et financier Sherman and Sterling. Pour arriver à un tel résultat, l'analyste boursier explique qu'il existe plusieurs méthodes pour évaluer une entreprise. Il cite six méthodes. Nous avons choisi pour nos lecteurs, la première dans le cas de Djezzy, une compagnie télécom non dotée en Bourse. Cette première méthode d'évaluation appelée " méthode patrimoniale " est la méthode la plus simple et qui veut dire que la valeur d'une entreprise est égale à la valeur de son actif net. Cela revient à dire, selon M. Noureddine Legheliel, que " Djezzy vaut 1,6 milliard de dollars ". Il précise qu'OTA se distingue par une incompréhension de la faiblesse de ses actifs, le total de ses actifs rapportés dans son bilan le 31 décembre 2011 s'élevait à 2,441 milliards de dollars, mais le pire, dit-il, est que parmi ces actifs on trouve tout un ensemble d'actifs immatériels dont la principale composante s'appelle Goodwill. Il explique que ces actifs représentent, en fait, la marque Djezzy, les licences, la position dominante d'OTA sur le marché, sa relation avec ses clients, la compétence de son management, le dynamisme de son personnel et la qualité de ses produits. Dans son raisonnement, M. Legheliel dit que " si on soustrait ces actifs immatériels ou incorporels de l'actif net (actifs tangibles ou matériels), il ne reste presque rien de la valeur de Djezzy ". Le coup de " bluff " Si l'on s'en tient à cet analyste boursier, il y a d'après lui " en plein jour le super bluff de Sawaris et des Russes de Vimpelcom ". " La valeur d'Orascom (OTH) sur le marché au 1er juin 2012 était de 23,86 milliards de livres égyptiennes '' l'équivalent de 3,42 milliards de dollars''. L'étonnement de l'analyste se résume alors à une question aux lecteurs : "Sawaris demande 7,9 milliards de dollars pour la vente de Djezzy alors que sa propre compagnie OTH vaut 3,42 milliards de dollars sur le marché et le milliardaire israélo-russe propose 3,67 milliards pour l'acheter, explique encore M. Legheliel.