Afin de pallier le déficit accusé au niveau de la stratégie du secteur de l'habitat qui s'articule sur le renforcement des capacités et la modernisation des procédés de construction, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, en présentant son projet devant la commission de l'habitat, que cette stratégie s'articulera sur l'intégration d'autres capacités pour conforter les moyens nationaux, y compris par le recours à des partenaires européens, soulignant que les prix adoptés dans ce cadre seront "raisonnables". Le ministre a évoqué, également, la modernisation du logement à travers le transfert des nouvelles technologies adoptées en matière de construction. Et dans ce même ordre d'idées de partenariat le président du directoire de la Société de gestion des participations (SGP) INDJAB, M. Abdelmalek Aissiou, vient d'indiquer qu'"après des mois de discussions et de négociations, nous avons créé cinq joint-ventures (sociétés mixtes) en partenariat avec des Italiens, quatre avec des Portugais et quatre autres avec des entreprises espagnoles"., Ainsi, M. Aissiou indique également que les accords de partenariat avec les entreprises espagnoles, portugaises et italiennes ont permis la création de 13 sociétés mixtes qui prendront en charge la réalisation de près de 120 000 logements et ce, dans le cadre du programme de logements publics, qui vise la réalisation de près de 800 000 unités en 2013 et 2014. Le premier responsable de la SGP SINDJAB, qui est constituée de 56 entreprises dont 13 bureaux d'études et quatre groupes de construction, a expliqué le recours à la création de sociétés mixtes par la nécessité d'améliorer les moyens de réalisation nationale d'une manière "durable". "La réalisation du volume important inscrit dans le plan de charge de la SGP INDJAB a enregistré beaucoup de retard à cause de la faiblesse de nos capacités de réalisation, ce qui a imposé le recours aux étrangers", a-t-il noté. D'autre part, les premiers projets de ces joint-ventures seront entamés incessamment pour réaliser près de 20 000 logements dans le cadre des programmes de l'AADL (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement) et de l'ENPI (l'Entreprise nationale de promotion immobilière). Pour plus de précision, il faut savoir qu'elles prendront en charge à partir du mois de mai la réalisation de 8 000 logements de types "location-vente" à Alger et 12 000 logements promotionnels publics (LPP) à Alger, Oran et Sidi Bel Abbès. Il faut remarquer aussi qu'avant d'opter pour des joint-ventures, la SGP INDJAB a recouru aux groupements "temporaires" à l'instar des cinq partenariats avec les entreprises iraniennes pour la réalisation de 5 000 logements en 2011. Par contre, ce nouveau type de partenariat permet le transfert de technologies et du savoir-faire à travers la formation des jeunes Algériens ainsi que l'industrialisation du logement pour une qualité meilleure. Selon le même responsable, l'installation des usines pour la préfabrication de logements permettra la réduction des coûts et des délais. Cependant, beaucoup d'experts ont exprimé à différentes occasions leur doute sur l'efficacité et même l'utilité de ce procédé, estimant qu'il ne fera qu'augmenter les importations des équipements et des matériaux de construction. M. Aissiou a rassuré sur l'efficacité de cette nouvelle option stratégique du secteur de l'habitat, expliquant qu'il ne s'agit pas du préfabriqué lourd utilisé en Algérie dans les années 80, mais d'un système moderne loin des complexités du passé. Enfin à rappeler que le ministre du secteur avait, dans son exposé à l'APN, souligné que l'Algérie avait besoin de construire 200 000 unités par an actuellement pour résoudre la crise du logement dans les deux prochaines années mais les moyens de réalisation, qui ne dépassent pas la capacité de 80 000 logements par an "ne permettent pas d'atteindre les objectifs arrêtés".