La Grande-Bretagne est prête à aider la Russie et les Etats-Unis à organiser une conférence internationale sur la Syrie, a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron, lors d'un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine. "Le premier ministre a laissé entendre qu'il soutenait l'initiative américano-russe sur la convocation urgente d'une conférence. Il a déclaré que la Grande-Bretagne était prête à tout faire pour aider. Les deux dirigeants ont souligné leur intention de promouvoir le processus en invitant leurs partenaires de la région à coopérer", a indiqué la chancellerie commentant l'entretien des deux chefs d'Etat. Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, a annoncé, avant-hier, que MM. Poutine et Cameron avaient examiné au téléphone la situation en Syrie et qu'ils avaient communiqué les résultats de leurs entretiens à leurs partenaires étrangers. MM. Cameron et Poutine ont réaffirmé que les Etats-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne avaient le même but, à savoir de trouver une solution qui conviendrait à toutes les parties et permettrait de préserver l'intégrité de la Syrie, de mettre fin au conflit sanglant et d'éviter la montée de l'extrémisme en Syrie, selon la chancellerie. Les deux dirigeants se sont mis d'accord pour rester en contact jusqu'à leur prochaine rencontre au sommet du G8 en juin, a confirmé la chancellerie de M.Cameron.
Obama et Erdogan : pas de formule magique Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont promis de continuer à faire pression sur le régime de Bachar al-Assad, mais le président américain a reconnu qu'il n'existait pas de formule magique pour mettre fin au conflit en Syrie. “Nous allons continuer à faire monter la pression sur le régime d'Assad et à coopérer avec l'opposition syrienne.” Le Premier ministre (Erdogan) a été en pointe dans les efforts de la communauté internationale pour obtenir une transition vers une Syrie démocratique, sans Bachar al-Assad, a remarqué M. Obama lors d'une conférence de presse avec son hôte. Saluant la générosité extraordinaire des Turcs qui ont accueilli quelque 400 000 réfugiés syriens sur leur sol, M. Obama a souligné que “la Turquie va jouer un rôle important au moment où nous réunissons des représentants du régime et de l'opposition dans les prochaines semaines”. Il faisait allusion au processus dit de Genève relancé la semaine dernière à l'instigation de Washington et de Moscou, protecteur jusqu'ici indéfectible du régime Assad. Ce processus prévoit l'organisation d'une conférence internationale consacrée à une transition politique en Syrie. Mais ni la Russie ni le régime syrien n'acceptent l'idée que M. Assad soit exclu d'une telle transition, ce qui constitue en revanche une condition préalable pour les rebelles. “Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait qu'Assad doit partir, a rappelé M. Obama à côté de M. Erdogan. Il faut qu'il transmette le pouvoir à une autorité de transition, c'est la seule façon dont nous allons résoudre cette crise. Le plus tôt sera le mieux”, a encore assuré M. Obama. “Mais il n'y a pas de formule magique face à une situation extraordinairement violente et compliquée comme celle de la Syrie, a-t-il ajouté. Si c'était le cas, je pense que le Premier ministre (Erdogan) et moi-même aurions déjà pris des mesures et ce serait déjà fini”, a fait valoir le président américain. “Au lieu de cela, il nous faut faire subir une pression constante (sur le régime), renforcer l'opposition. Je pense que la perspective de pourparlers à Genève peut aboutir à des résultats”, a-t-il espéré. Concernant le recours présumé du régime Assad à ses armes chimiques, dont M. Obama avait affirmé qu'il s'agirait d'une ligne rouge, le président américain s'est dit “prêt à prendre si nécessaire des mesures supplémentaires, aussi bien diplomatiques que militaires, parce que ces armes chimiques en Syrie menacent aussi notre sécurité à long terme, ainsi que nos alliés et voisins”. De son côté, M. Erdogan, qui avait récemment appelé M. Obama à durcir sa position face à Damas, a affirmé que “mettre fin à cette situation sanglante en Syrie et répondre aux demandes légitimes (des Syriens) en établissant un nouveau gouvernement sont deux volets sur lesquels nous sommes totalement en accord avec les Etats-Unis”.
Ankara pour une zone d'exclusion aérienne, mais la décision est à l'ONU La Turquie est prête à soutenir la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, mais c'est au Conseil de sécurité de l'ONU qu'il revient d'en décider, a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite aux Etats-Unis. "Une telle décision n'est pas du ressort des Etats-Unis et de la Turquie. Elle est à adopter par le Conseil de sécurité de L'ONU", a indiqué M. Erdogan, cité par les médias turcs. Et d'ajouter que la Turquie dirait "oui" à une telle initiative, car une zone d'exclusion aérienne interdirait à l'armée de l'air syrienne de cibler la rébellion. En plus de deux ans, le conflit en Syrie a fait, selon l'ONU, au moins 80 000 morts et plus d'un million de réfugiés. Damas affirme que les rebelles bénéficient d'un soutien étranger, et que des milliers de mercenaires étrangers, y compris des commandos terroristes, combattent dans les rangs de l'opposition armée.