Le président russe, Vladimir Poutine, recevra, aujourd'hui, dans sa résidence de Sotchi, Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien. « Une grande attention sera portée à la situation actuelle au Proche-Orient, en Syrie principalement », indique le service de presse du Kremlin dans un communiqué. « C'est pour empêcher la vente à la Syrie de batteries de missiles russes sol-air S-300, des armes qui peuvent détruire en vol des avions ou des missiles guidés » explique Sylvan Shalom, ministre israélien de l'Eau et de l'Energie. « Une telle fourniture modifierait l'équilibre des forces dans la région et rendrait l'action des pays qui souhaitent un changement en Syrie beaucoup plus difficile », ajoute-t-il. Poutine cédera-t-il devant Netanyahu, John Kerry, le secrétaire d'Etat américain et David Cameron, le Premier ministre britannique, qui estiment que cette livraison serait « potentiellement déstabilisante » pour la région ? Selon Kommersant, un quotidien russe, Poutine répétera ce qu'il a dit à Cameron : le contrat conclu en 2010 pour la livraison de quatre batteries de missiles S-300, comprenant six rampes de lancement et 144 missiles d'une portée de 200 km, pour un montant de 900 millions de dollars, sera honoré. Selon le Wall Street Journal, l'installation d'un tel système de défense antiaérienne compliquerait tout projet des Etats-Unis ou de leurs alliés de mener des frappes aériennes, d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie ou d'intervenir pour sécuriser ou démanteler des armes chimiques. Barack Obama s'apprête à recevoir à la Maison Blanche, le Premier ministre britannique et Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, pour évoquer avec eux la Syrie. L'opposition consulte Ryad, Ankara et Doha L'opposition syrienne multiplie les consultations avec l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie. Objet de ces consultations : la conférence internationale sur la Syrie que les Etats-Unis et la Russie souhaitent organiser « au plus vite ». George Sabra, le chef par intérim de la Coalition des rebelles, qui a annoncé, dimanche, qu'il discuterait, le 23 mai à Istanbul, de cette proposition avec ses principaux lieutenants, ne sait pas encore s'il faut y aller ou pas. « Il est encore trop tôt », dit-il, arguant du « flou » entourant les circonstances de cette conférence dont ni l'agenda ni la liste des participants ne sont connus. « Nous avons des conditions pour toute initiative politique : l'arrêt des violences et le départ inconditionnel du régime de Bachar al-Assad », martèle-t-il. Sur le terrain, l'armée a repris, hier, le contrôle de trois nouveaux villages (Dumaïna al-Gharbiya, al-Haydariya et Ich al-Warwar). Ayant eu lieu entre Homs et Qousseir, une région frontalière avec le Liban, cette reprise « coupe » les renforts aux hommes armés.