Le Snat (schéma national de l'aménagement du territoire) constitue, pour l'Algérie, une réelle opportunité de développer des pôles de compétitivité, qui permettent le renforcement de l'équité territoriale, tout en inscrivant l'Algérie dans la compétitivité mondiale. Ceci dit, l'Algérie doit choisir un ou deux créneaux porteurs d'avenir, c'est ce qui ressort d'ailleurs des recommandations du colloque international, sur les pôles de compétitivité et d'excellence, tenu dimanche et lundi, à Alger, en présence du ministre délégué à l'Aménagement du territoire français M. Christian Estrosi et son homologue M. Chérif Rahmani. Il faut donc que les pôles se constituent autour de centres de recherche, de formation et d'entreprise ayant déjà une masse critique. Il est question aussi de créer des conditions d'animation des pôles sur les territoires, la structure de gouvernance qui doit accompagner cette animation, c'est à dire des équipes formées en matière d'ingénierie territoriale. Les entreprises et les chercheurs, mobilisés pour cette initiative, doivent porter et conserver la main en matière de création de pôles. Pour réussir cette action, il est nécessaire d'accroître les ressources budgétaires, consacrées à la recherche et au développement et â la création des conditions d'accompagnement des pôles sur les territoires : infrastructures, capacités d'accueil des entreprises, et mettre en place une agence gouvernementale pour promouvoir et évaluer la politique publique des pôles de compétitivité. En effet, la compétitivité, aujourd'hui, impose l'innovation, laquelle ne peut provenir que de la collaboration entre recherche, formation, entreprise. Mais le décloisonnement ne suffit pas : il faut aussi qu'il soit dans un territoire, lequel doit, lui aussi, créer les conditions de sa compétitivité en ayant des politiques de développement universitaire, de développement d'infrastructures et d'outils de formation. Cependant, il faut souligner que la politique des pôles ne doit pas entraîner une concurrence, entre territoires d'un même pays, mais viser, l'excellence d'une filière dans la compétition internationale. L'expérience française, au travers de ses 66 pôles de compétitivité, montre clairement que le territoire est le lieu privilégié de constitution des pôles de compétitivité, du fait de la proximité qu'il offre aux différents acteurs concernés de se rassembler et de la concentration de moyens. Le pôle de compétitivité ne peut se constituer qu'autour d'une masse critique, de centres de recherche, de formation et d'entreprise. autrement dit il est primordial de mobiliser des acteurs locaux : collectivités territoriales, agences de développement économique, institutions de recherches de formation et notamment la mobilisation des PME du territoire concerné a côté des grandes entreprises. 6000 entreprises se sont mises, en synergie, avec les grands groupes, 28% des PME sont chef de file des pôles, 40% des entreprises qui participent aux projets de R et D sont des PME. Il faut que, dans cette structure de gouvernance, les entreprises et les chercheurs gardent la main, la nécessité d'un accompagnement financier conséquent provoqué par l'Etat, mais pas seulement, il faut l'engagement des collectivités territoriales et des entreprises elles-mêmes. Tous les ministères concernés doivent impérativement travailler en collaboration réelle.