Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç a exhorté, hier, les Turcs à cesser aujourd'hui les manifestations, au cinquième jour du mouvement de protestation dirigé contre son gouvernement dans l'ensemble de la Turquie. “Je suis convaincu que nos citoyens, responsables, vont cesser aujourd'hui leurs protestations, c'est ce que nous attendons d'eux”, a dit M. Arinç lors d'une conférence de presse à Ankara, après avoir été reçu par le chef de l'Etat Abdullah Gul. Des grenades lacrymogènes contre des manifestants La police turque a utilisé dans la nuit des gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs centaines de manifestants qui leur lançaient des pierres à Ankara et Istanbul, au cinquième jour de la contestation contre le gouvernement turc, ont rapporté des témoins et une chaîne de télévision. Les policiers, critiqués pour leur brutalité au début du mouvement de protestation, sont intervenus contre des groupes qui les ont attaqués avec des pierres, ont indiqué la chaîne de télévision CNN-Türk et des manifestants. A Ankara, dans le quartier de Kavaklidere, la police antiémeute a tiré des balles en caoutchouc contre les manifestants, pour la plupart des jeunes, selon CNN-Türk. A Istanbul, les policiers ont tiré plusieurs dizaines de grenades de gaz lacrymogène pour déloger du quartier de Gümüssuyu (rive européenne) quelque 500 manifestants qui y avaient érigé des barricades et allumé des feux. Dans ces deux villes, d'autres rassemblements de plus grande ampleur se poursuivaient par ailleurs dans le calme malgré l'heure tardive. Les représentants du mouvement de contestation en Turquie appellent régulièrement les manifestants sur les réseaux sociaux à ne pas provoquer la police et à ne pas détruire les biens publics. Erdogan estime que la situation est en train de se calmer Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, confronté à une vive contestation populaire, a estimé la veille à Rabat que la situation était en train de se calmer dans son pays. La situation est en train de se calmer. “A mon retour de cette visite (au Maghreb), les problèmes seront réglés”, a affirmé lors d'une conférence de presse M. Erdogan selon une traduction de ses propos tenus en turc. Le chef du gouvernement, qui a débuté, avant-hier, au Maroc une tournée au Maghreb, a par ailleurs accusé ses opposants de récupération politique de cette contestation. “Au début, le problème des arbres a provoqué les événements. Mais ensuite les manifestants ont été poussés par des gens qui n'ont pas gagné les élections, a-t-il avancé. Le parti républicain (du peuple) et d'autres sont parties prenantes dans ces événements”, a ajouté M. Erdogan. Interrogé par la suite sur les propos plus conciliants du président Abdullah Gül, Recep Tayyip Erdogan s'est montré inflexible: “Je ne sais pas ce qu'a dit le président, mais pour moi, la démocratie vient des urnes, a-t-il déclaré. M. Gül avait jugé qu'une démocratie ne signifie pas seulement (une victoire) aux élections. Il est tout à fait naturel d'exprimer des opinions différentes (...) par des manifestations pacifiques”, a-t-il proclamé.