La crise des prêts hypothécaires américains ne devrait avoir qu'un "impact limité sur l'économie réelle" et provoquera un "ralentissement modéré" de l'économie américaine, a estimé l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Simon Johnson mercredi devant la presse. M. Johnson a confirmé ainsi la position déjà exprimée par le FMI au début du mois. Concernant l'Europe, M. Johnson a estimé qu'il était "un peu trop tôt pour dire si l'économie européenne est en train de ralentir" en raison de cette crise. Fin juillet, le FMI, parlant de "boom mondial", avait relevé sa prévision de croissance mondiale pour 2007 et 2008 à 5,2% contre 4,9% précédemment pour ces deux années. Début septembre, il a indiqué qu'il allait réviser à la baisse ses prévisions de croissance 2008, surtout aux Etats-Unis, mais aussi en zone euro, pour tenir compte de la crise des prêts hypothécaires américains. Hormis la situation du marché hypothécaire, "les autres fondamentaux de l'économie américaine restent solides, notamment "la consommation des ménages et les investissements des entreprises", a estimé M. Johnson. "La crise immobilière va continuer à ralentir la croissance américaine l'année prochaine", a-t-il toutefois ajouté. Mais le ralentissement américain n'aura qu'un "petit impact" sur la croissance mondiale, a-t-il affirmé. M. Johnson a jugé que "l'exposition des banques européennes au crédit hypothécaire à risques aux USA" avait été "une surprise". Il a estimé qu'il fallait de nouveau s'interroger sur la régulation du système financier. "Nous devons réévaluer l'idée selon laquelle nous avons une bonne maîtrise du système financier à travers la régulation actuelle", a-t-il dit. "C'est un signal d'alarme", a-t-il ajouté. M. Johnson a ainsi relevé que les banques sont aujourd'hui "beaucoup moins désireuses de se prêter entre elles". "Au plus fort de la crise, les banques centrales ont injecté des liquidités pour remédier à ce problème", a rappelé M. Johnson. Mais, a-t-il souligné, "ce problème n'a pas été résolu et nous ne comprenons pas vraiment pourquoi cela continue". Il y a aujourd'hui un "problème de plomberie" dans le marché interbancaire, a-t-il estimé.