Les chiffres qui viennent d'être publiés par le Département américain du Travail sont meilleurs que prévu. L'économie américaine a créé 180.000 emplois en mars et le taux de chômage s'est amélioré à 4,4%. Les prévisions sont largement dépassées. L'économie américaine a créé 180.000 emplois en mars après 113.000 emplois en février (chiffre révisé) et des estimations à 135.000, tandis que le taux de chômage baissait à 4,4% de la population active contre 4,5% le mois précédent, a annoncé vendredi le département du Travail. Ces chiffres rassurant témoignent tout à la fois de la résistance de l'économie aux problèmes de l'immobilier résidentiel et repoussent les perspectives d'une baisse des taux directeurs, alors qu'il y a moins d'un mois, la publication des chiffres de février, sous la barre des 100.000 postes mensuels, pouvait être considérée comme un illustration supplémentaire du ralentissement de l'économie américaine. Il faut remonter à mai 2001 pour trouver un niveau de chômage plus faible. Les chiffres des mois précédents ont également été révisés en nette hausse, pour faire ressortir 113.000 embauches en février (au lieu de 97.000) et 162.000 en janvier (au lieu de 146.000), au delà du chiffre de 120.000 estimé nécessaire pour absorber l'augmentation de la population active. "L'emploi a fortement progressé dans le bâtiment le mois dernier; le commerce de détail et le secteur de la santé ont aussi embauché", a indiqué Philip Rones, adjoint au bureau des statistiques sur l'emploi. Les créations d'emploi ont été portées par le secteur tertiaire en mars (+137.000), surtout dans le secteur de l'éducation/santé (+54.000) et la distribution (+36.000). Le secteur des loisirs a créé 21.000 emplois. Le bâtiment a aussi beaucoup embauché (+56.000), rattrapant le temps perdu après un mois de février très rigoureux, mais les créations d'emplois ont surtout été concentrées dans la construction non-résidentielle. Dans le même temps, l'industrie a continué de perdre des emplois le mois dernier (-16.000 au total). Mercredi, le président de la banque de Réserve fédérale (Fed) de Dallas, Richard Fisher, avait estimé que la croissance allait sans doute être un peu freinée par la correction de l'immobilier résidentiel mais que les problèmes du secteur des prêts hypothécaires à risques étaient pour le moment "largement contenus". L'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Simon Johnson, avait lui aussi exclu jeudi l'idée que "les Etats-Unis se dirigent vers une récession". Aux yeux de la banque centrale, la bonne santé du marché du travail ne plaidera sans doute pas pour une baisse rapide du principal taux directeur qui est actuellement fixé à 5,25%. D'autant plus que la menace inflationniste reste présente. Le salaire horaire moyen a progressé de 6 cents en mars à 17,22 dollars, ce qui représente une hausse de 0,3% sur un mois, conforme aux attentes des analystes. La hausse a atteint 4% sur un an (après 4,1% en février). Sur un an la hausse est certes en légère baisse mais elle reste très au-dessus du seuil de tolérance de la Fed, tacitement fixé à 2%. Les responsables de la Fed ont à plusieurs reprises ces derniers mois mis en garde contre une hausse de l'inflation alimentée par les salaires.